Pollens à Clermont-Ferrand : pourquoi vous êtes de plus en plus nombreux à être allergiques

A Clermont-Ferrand et dans son agglomération, les allergies saisonnières touchent un nombre de personnes de plus en plus élevé (+ 50 % en 10 ans). De nouveaux allergènes jusque là peu observés dans la région sont apparus ces dernières années. La saison des allergies a tendance à s'allonger. 

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Si vos yeux piquent, si votre nez coule en ce mois de juin, il y a de forte chances que vous soyez une des victimes de l’allergie saisonnière. Maigre consolation : vous êtes de plus en plus nombreux dans ce cas.

Le professeur Denis Caillaud, chef du service pneumologie au CHU de Clermont-Ferrand, a réalisé une étude avec ses équipes sur l’agglomération clermontoise. Le résultat est assez net : “En 10 ans à Clermont-Ferrand, la consommation d’anti-allergiques prescrits par les médecins associés à un traitement anti-allergique pour les yeux a augmenté de 50 %" Autre évolution : l’âge des premiers symptômes : “Les allergies apparaissent plus tardivement qu’autrefois. Certaines personnes deviennent allergiques à 50 ans alors qu’autrefois, les allergies apparaissaient plutôt chez les sujets jeunes.”

Graminées et bouleau, mais aussi ambroisie, chêne ou noisetier

Dans le Puy-de-Dôme, ce sont les allergies aux graminées qui sont les plus fréquentes, suivies par le bouleau. Mais d’autres plantes commencent à poser problème. “On a fait une autre étude sur la consommation de médicaments anti-asthmatiques et on voit que l’ambroisie, un pollen bien connu dans la région lyonnaise, est désormais associé à la consommation d’anti-asthmatiques chez les adultes jeunes à Clermont-Ferrand. On commence à voir des gens allergiques à l’ambroisie ici alors qu’il y a 10 ou 20 ans, on n’en voyait pas du tout.”

Autre information apportée par cette étude : “On s’est rendu compte aussi que les gens prenaient des anti-asthmatiques dans l’agglomération clermontoise quand il y avait des pollens de chêne dans l’air.” La pariétaire commence elle aussi à provoquer des allergies localement alors que son potentiel allergisant était jusqu’ici surtout redouté dans le Sud. Et ne croyez pas que l’hiver sera de tout repos : les dernières études montrent qu’un partie de la population développe des allergies au noisetier ou à l’aulne qui pollinisent en février-mars. Autre allergène peu connu : les moisissures extérieures, tapies dans la pelouse et libérées lors de la tonte.

Les arbres pollinisent plus tôt, plus longtemps et en plus grande quantité

Si cette abondance de menaces ne suffisait pas, la saison des allergies a tendance à s’allonger, probablement en lien avec le changement climatique. “Les arbres pollinisent plus tôt qu’avant, plus longtemps et en plus grande quantité. A la fin de la saison, lorsque ce ne sont plus les arbres qui libèrent les pollens mais les herbes comme l’ambroisie, l’arrêt de la pollinisation a lieu lors des premières gelées. Si les gelées sont plus tardives, ça dure plus longtemps.” 
 
Quant à savoir pourquoi les allergies touchent de plus en plus de monde, une des explications possibles est “la théorie de l’hygiène”. Privé des contacts avec certains micro-organismes dans un monde de plus en plus aseptisé, notre système immunitaire déboussolé s’attaquerait aux allergènes. “Le fait qu’on vive à la campagne avant, notamment dans des fermes où il y avait des gros animaux comme les vaches, ça protégeait des allergies. En quittant les campagnes pour aller en ville, on a perdu cette protection.” Le fait que les familles soient moins nombreuses serait aussi un facteur : “Autrefois, les enfants se "passaient" les germes : ils y étaient confrontés en permanence. Leur système immunitaire combattait ces germes plutôt que les allergies.” Les médecins soupçonnent également la pollution atmosphérique et les particules émises par les moteurs diesel de jouer un rôle dans le développement des allergies.
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