La ville de Clermont-Ferrand a été classée comme la ville la moins verte de France parmi 31 villes intermédiaires. Grâce à un système de cartographie aérienne, la végétation urbaine dans les communes a été analysée. Elle ne serait pas assez présente dans la capitale auvergnate selon cette analyse.
Est-ce que vous savez si votre ville est verte ou pas ? Selon une étude de l'entreprise Kermap, Clermont-Ferrand a été classée ville la moins verte de France parmi 31 villes intermédiaires. Ce sont des villes ayant une population comprise entre 100 000 et 200 000 habitants, et Clermont-Ferrand a été classée à la dernière place. Selon les chiffres du classement de la végétation en zone urbaine, la couverture arborée est seulement de 16 %. La surface arborée par habitant est de 38 m², et la couverture arborée et herbacée est de 34 %. « Les classements sont réalisés à partir de photographies aériennes de l’IGN, explique Yann Daoulas, responsable communication de l’entreprise kermap, qui a réalisée l’étude. On a mis en place une intelligence artificielle qui permet de déterminer s’il y a des espaces verts et des arbres. La méthode permet de donner une information complémentaire aux collectivités ».
Sensibiliser à la végétalisation urbaine
Les analyses tiennent compte des espaces privés et publics, elles permettent de réaliser une étude de la trame verte urbaine. « Ces analyses permettent de sensibiliser à la problématique de la végétalisation urbaine avec la question de la chaleur, continue Yann Daoulas. Les enjeux, c’est de limiter le ruissellement des pluies, d’assurer une captation carbone, et de limiter le réchauffement climatique. La végétalisation est la solution la plus simple, la plus abordable, pour les villes afin de rafraîchir l’air ambiant. Quand on compare les îlots de chaleurs urbains avec la campagne il y a 8 à 10 °C de différence ».
Des mesures végétales à Clermont-Ferrand
De son côté, la mairie de Clermont-Ferrand réagit à ce classement. « Contrairement à la ville d’Aix-en-Provence, en tête du classement, nous n’avons pas développé des zones pavillonnaires, évoque Nicolas Bonnet, adjoint à la Ville en charge notamment de la Nature en ville. Ce sont des secteurs très végétalisés. Mais en 2016, on a décidé d’arrêter l’étalement urbain, parce que dans ces zones pavillonnaires, généralement, les habitants prennent leur voiture, ce qui n’est pas forcément bon pour l’environnement non plus ».
Il y a trois espaces dans lesquels la Ville intervient : l’espace public, les parcs et les espaces privés. « Pour ce qui est de l’espace public, chaque fois que l’on refait une voirie, on pose la question de la végétalisation. Il y a quelques années, on n’était pas une ville assez chaude. On ressentait moins les effets du réchauffement climatique ».
Pour mettre un peu plus de verdure en ville, la mairie a mis en place le permis de végétaliser. Les citoyens peuvent entretenir la végétalisation d’un endroit proche de chez eux. « Avec les nouveaux aménagements du projet inspiRe, ajoute Nicolas Bonnet, on essaye de maximiser la végétalisation. Par exemple, sur le boulevard Côte Blatin, on va rajouter des arbres, on va essayer de pérenniser ceux qui sont déjà là ». Dans certaines zones, l’enrobé des rues a été supprimé pour mettre de la pleine terre.
« Concernant les parcs, on a décidé de mettre un espace vert à proximité de tout le monde. Il faut un parc qui se trouve à moins de 5 minutes à pieds, même si ce sont des petits espaces verts. On met un espace au lycée Sidoine Apollinaire, on en met un à la place de la muraille de Chine. Sur le côté Est de la place des Carmes, on va faire un espace 100 % végétalisé ».
Dans l’espace privé aussi, la Ville affirme accompagner les habitants notamment lorsqu’un permis de construire est accordé. Selon les secteurs à Clermont-Ferrand, il faut respecter un certain coefficient de pleine terre qui correspond au rapport entre la surface de la ou les parcelles et les espaces verts, et un coefficient de biotope par surface, qui décrit la proportion des surfaces favorables à la biodiversité (surface écoaménageable) par rapport à la surface totale d’une parcelle.
Atteindre les 30 % de couverture végétale à la surface d'une ville
Selon une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet, si la couverture végétale d’une ville réussissait à atteindre les 30 % de sa surface, la température moyenne dans ces zones urbaines pourrait baisser de 0,4 degré Celsius.