Le 30 mai prochain, les pharmacies sont appelées à la grève. Elles redoutent entre autres l'ouverture de la vente de médicaments, hors de leurs commerces. Dans le Puy-de-Dôme, cette idée n'enchante ni les clients, ni les professionnels concernés.

Dans les prochains jours, il risque d'être dur de trouver une pharmacie ouverte. Un mouvement de grève national va toucher les officines, et peut-être la vôtre, le 30 mai, pour plusieurs raisons.

Les pharmacies redoutent, entre autres, de perdre le monopole sur la vente de médicaments. Ce qui entraînerait la possibilité de les acheter, autre part que chez son pharmacien.

La nouvelle est accueillie fraîchement par les clients. C'est le cas par exemple dans cette pharmacie de Chamalières et d'Issoire, toutes deux dans le Puy-de-Dôme.

Les appréhensions des patients et des pharmaciens

Lorsqu'on interroge les clients présents, les avis sont très tranchés. "Je trouve que ce n’est pas normal. Moi, je suis pour les pharmaciens", assure une personne âgée. Un peu plus loin, une cliente indique venir exprès en pharmacie, pour se voir prodiguer "des conseils pour ne pas prendre n’importe quoi, des dosages et tout ce que le médecin prescrit". Une mère de famille abonde aussi dans ce sens : "Je viens régulièrement dans cette pharmacie. Ils commencent à bien me connaître et également mon fils. C’est vrai que par rapport à ça il y a aucun souci, il y a la confiance qui s’installe et ça c’est chouette."

Les clients soutiennent plutôt les pharmaciens, eux-mêmes premiers inquiets à l'idée d'une perte de contact et d'autres conséquences. Lucas Louveau est étudiant, en dernière année de pharmacie. Ce qui lui importe avant tout, c'est le contact avec le client. 

On a peur que si on achète les médicaments sur internet, les conseils ne soient pas là et que la situation puisse s’aggraver pour le patient

Lucas Louveau, étudiant en pharmacie

"Nous sommes docteurs en pharmacie, on a fait six ans d’étude justement pour accompagner les patients", s'alarme-t-il. 

Autre problème que redoutent ces professionnels, la pénurie de médicaments. C'est ce que constate, par exemple, Léa Gauthier. Depuis quelques années, cette pharmacienne à Issoire estime ne plus avoir le traitement nécessaire, pour près de la moitié des ordonnances reçues : "Au quotidien, il y a des patients diabétiques ou ayant d'autres pathologies chroniques que l'on ne peut pas fournir. On est constamment en train d'appeler le médecin. Cela crée encore plus de ruptures, et c'est un quotidien compliqué pour les professionnels et les patients."

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Même si cet appel à la grève est lancé, quelques pharmacies de garde resteront ouvertes, pour répondre aux urgences des usagers. Ce mouvement social fait suite à une autre grève, la semaine passée. Elle concernait alors les inquiétudes notamment sur leur rémunération et les fermetures de pharmacies qui augmentent. 

Propos recueillis par Marie Le Bobinnec / France 3 Auvergne

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