Ce mercredi 17 mai, des salariés sont en grève à la Clinique de la Châtaigneraie de Beaumont, près de Clermont-Ferrand. Un mouvement qui dure depuis six jours.
A la Clinique de la Châtaigneraie de Beaumont, près de Clermont-Ferrand, ce mercredi 17 mai, la grève se poursuit pour le sixième jour consécutif. Le fonctionnement des urgences et de la maternité est maintenu mais les programmes opératoires sont arrêtés. Environ un quart des salariés sont en grève, selon la CGT. Bernadette Duron, sage-femme, déléguée syndicale CGT, explique : « Tous les métiers sont concernés, de l’agent de service jusqu’aux sages-femmes, infirmières, auxiliaires de puériculture, auxiliaires de bloc, aides-soignants, services administratifs, logistique. Cela représente environ une centaine de personnes sur un total de 450 salariés ». Si les salariés sont en colère, c’est en raison d’une perte de revenus après la fin de la compensation de la disparition de leur participation.
La fin d'un accord de surintéressement
Bernadette Duron souligne : « Nous avions jusqu’à l’année dernière un accord de surintéressement. Il compensait notre perte de participation liée à la vente des murs à Icade, lorsque nous avons été rachetés par le groupe Elsan. Les murs ont été vendus pour 90 millions d’euros. Tous les ans, nous payons un loyer à Icade. Avant la vente des murs, le loyer était inférieur à 3 millions d’euros et il est passé à 6 millions d’euros, puis à presque 8 millions d’euros par an. Cela nous mange tout le résultat et nous n’avons plus de participation. On avait un accord de surintéressement qui devait compenser cette perte de participation. Selon les dirigeants du groupe, grâce à l’augmentation d’activité, la participation allait revenir. Cet accord a pris fin en décembre 2021, avec un dernier versement en 2022. L’année dernière, nous avions eu avec les accords d’intéressement et de surintéressement 890 000 euros. Cet année, avec l’accord d’intéressement, nous avons 380 000 euros ».
Environ 1 000 euros par an en moins par salarié
La déléguée syndicale détaille les conséquences pour les salariés : « Quand ils font les comptes par rapport à ce qu’ils ont perdu, cela représente à peu près 1 000 euros par salarié à temps plein, par année. Cette somme est importante. Tout le monde constate quand il va faire ses courses qu’il ne remplit pas son caddie autant qu’avant et sa facture augmente ». Mardi 16 mai, la direction a fait un premier pas vers le personnel gréviste. Bernadette Duron raconte : « La direction a expliqué que les résultats étaient tellement mauvais qu’elle n’avait rien à nous proposer. Hier, elle a fait une première proposition. Elle a proposé de compenser par un critère qui n’avait pas été atteint au sujet de la prime d’intéressement, à hauteur de 127 000 euros. Elle a proposé que cette somme soit répartie selon différentes modalités. On a dit à la direction que cette proposition n’était pas à la hauteur de ce qu’on avait perdu. On a aussi demandé de pouvoir poser sur les jours de grève des récupérations ou des congés payés car nous avons des compteurs importants de récupération. La direction a refusé ». La déléguée syndicale poursuit : « Le mouvement continue. Mais cela s’est joué à 2 ou 3 voix près. Les salariés sont en colère. Nous voudrions qu’on prolonge l’accord de surintéressement, tant que la participation ne revient pas ».
Des discussions en cours avec la direction
Dans un communiqué, Marc Pagnoux, directeur de l’Hôpital privé La Châtaigneraie, insiste : « Nous sommes très attachés au dialogue social, D’ailleurs, dans un souci de dialogue constructif, la direction de la clinique a reçu le 5 mai dernier les syndicats représentatifs de l’établissement. Depuis, nous rencontrons et échangeons régulièrement avec les équipes et les représentants du personnel pour trouver une issue favorable à ce mouvement social dans les plus brefs délais. Les discussions sont actuellement en cours ». Concernant la poursuite du mouvement, une assemblée générale est prévue dans la journée.