Les prix des carburants sont toujours aussi hauts. Les automobilistes ont donc dû changer la manière d’utiliser leur voiture. Un exemple dans des stations-service près de Clermont-Ferrand, où des automobilistes nous racontent comment cette hausse des prix a changé leur quotidien.
Depuis plusieurs semaines, nous sommes nombreux à redouter l’apparition de l’indicateur orange de la pompe à essence sur le tableau de bord de notre voiture. Signe que notre véhicule est sur la réserve et que nous devons aller dans une station-service.
Direction Le Cendre, près de Clermont-Ferrand où nous trouvons une première station-service. Le panneau qui affiche le prix des carburants nous annonce déjà la couleur : le Gazole est à 1.629 euro, et le SP98 à 1.769 euro.
Avant, ma compagne prenait sa voiture pour aller travailler. Mais aujourd’hui elle a pris un abonnement pour le train.
Franck, automobiliste
Il y a du monde qui vient ici pour prendre du carburant, comme Franck. Chaque jour, il fait en moyenne 50 kilomètres parce qu’il habite près de Vertaizon loin de son travail. « Je travaille de nuit, je n’ai pas le choix de prendre ma voiture vu que je n’ai pas de solution de transports en commun, explique le jeune homme. Avant, ma compagne prenait sa voiture pour aller travailler. Mais aujourd’hui elle a pris un abonnement pour le train. Elle prend juste sa voiture jusqu’à la gare et après elle prend un train à partir de Vertaizon pour aller à Clermont-Ferrand ». Le couple a deux voitures et le budget du carburant représente près de 200 euros par mois. « Avant, quand j’étais sur la réserve je faisais le plein et j’en avais pour 80 euros ; aujourd’hui, je ne suis même pas sur la réserve et j’en ai déjà pour 90 euros ». Franck a dû trouver des astuces pour limiter la consommation. « Ma voiture, c’est une essence, du coup, je la prends les deux premiers jours de la semaine. Quand ma compagne est en télétravail, les trois autres jours de la semaine, je prends sa voiture vu que c’est un diesel et qu’elle consomme moins ».
On ne va qu’une fois faire les courses. On réduit au maximum pour user le moins d’essence possible.
Une automobiliste
D’autres automobilistes tentent de limiter les déplacements, c’est le cas de Laurence qui est venue faire le plein de sa voiture. « J’habite en campagne, dans le Livradois Forez. Quand je viens sur Cournon-d’Auvergne, je rentabilise. Cet après-midi, je travaille, et du coup là tout de suite, je vais essayer de faire un maximum de courses pour ne pas avoir à revenir. Heureusement, je fais beaucoup de télétravail, c’est l’avantage. J’essaye de rentabiliser au maximum les déplacements ».
Une autre automobiliste à côté, a aussi choisi cette option. « On regroupe les déplacements en voiture. Par exemple, on ne va qu’une fois faire les courses. On réduit au maximum pour user le moins d’essence possible. Je viens de faire mon plein, j’en ai eu pour 70 euros, alors que d’habitude, j’en ai pour 60 euros, grand maximum ». Pour les personnes qui habitent en zones rurales, la voiture est une nécessité, mais elle est aussi devenue un gouffre financier. « On utilise la voiture pour aller au travail ou amener les enfants à l’école, confie un automobiliste. J’habite sur Vertaizon et je fais à peu près entre 60 et 80 km par jour. Quand on peut, on se déplace à pieds, mais ce n’est pas toujours évident. On est obligés de faire le plein une fois par semaine environ ». Sa facture de carburant est passée de 60 à 85 euros.
Au lieu de mettre 60 euros d’un coup, je mets 30 euros de temps en temps.
Jean, automobiliste
Nous reprenons le volant de notre voiture et nous prenons la direction d’une autre station-service à quelques kilomètres de là. Et c'est le même constat : le Gazole est à 1.753 euro et le SP98 à est 1.886 euro. Nous en profitons pour faire le plein de notre voiture, mais certains choisissent de ne pas le faire lorsqu’ils viennent à la station-service c’est le cas de Jean à côté de nous. « Je ne rajoute qu’un petit peu d'essence. Ca représente 10 litres de moins mais financièrement ça fait moins mal. Au lieu de mettre 60 euros d’un coup, je mets 30 euros de temps en temps. C’est psychologique, on a moins d’essence, mais on a l'impression que ça coûte moins cher ».
Étant donné que le budget carburant a augmenté pour les foyers, il y a aussi des conséquences sur les autres frais de la vie quotidienne comme nous l’explique cet automobiliste originaire de Roanne. « Avec ma femme, on essaye de sortir moins loin. Le week-end, on va se balader autour de notre maison. On avait l’habitude de venir en Haute-Loire, là, on le fait beaucoup moins, ça coûte trop cher ».
Finalement, nous avons fait le plein et la facture est salée : 89 euros pour 50 litres de gazole.