Progression du COVID 19 dans l’académie de Clermont-Ferrand : l’inquiétude des parents d’élèves et des enseignants

Depuis le début du mois de mars, le nombre de classes fermées dans l’académie de Clermont-Ferrand ne cesse d'augmenter. Parents d’élèves et syndicats d’enseignants s’inquiètent de la progression du virus du COVID 19 dans les écoles, les collèges et les lycées.

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Alors que le gouvernement reste pour l'instant opposé à la fermeture généralisée des écoles, le nombre de classes fermées ne cesse de croître, tout comme les contaminations des enfants. En Auvergne, depuis le début du mois de mars, le nombre de classes fermées progresse. Invité sur le plateau de France 3 Auvergne lundi 29 mars, Karim Benmiloud, recteur de l’académie de Clermont-Ferrand, a déclaré : « Nous avons en Auvergne 36 classes fermées sur un total d’environ 9 700. On est à 0,37 % de classes fermées. En ce qui nous concerne, il faut 3 cas dans une même classe pour la fermer, sauf situation particulière ou cas de variant sud-africain par exemple. L’ARS peut, par mesure de précaution, prendre la décision, conjointement avec l’Education nationale et les services de préfecture, de fermer la classe ».
 

On essaie de prôner que les classes soient maintenues ouvertes au maximum

Si certains réclament une anticipation des vacances de Pâques, les associations de parents d’élèves se montrent plus réservées. Hervé Raquin, président de la PEEP de Clermont-Ferrand, une fédération de parents d’élèves de l’enseignement public, explique : « On est à une semaine et demi des vacances. Vu le rythme, est-ce qu’on va tenir ? C’est compliqué car on a de plus en plus de retours de parents qui nous signalent que des classes ferment, qu’il n’y a pas de remplaçants dans le primaire. On essaie de prôner que les classes soient maintenues ouvertes au maximum mais je pense qu’avec la situation sanitaire, ça va devenir de plus en plus compliqué. Les vacances vont peut-être arriver plus tôt que prévu ». Il ajoute : « Une anticipation des vacances va automatiquement compliquer l’organisation des parents d’élèves. On voudrait privilégier l’enseignement des enfants. Quand on voit des enfants seuls ou dont le suivi scolaires est très compliqué, on espère que les écoles vont rester ouvertes le plus longtemps possible ».

 On préfère que les écoles restent au maximum ouvertes

Même son de cloche du côté de la FCPE, Fédération des conseils de parents d’élèves. Olivier Devise, administrateur de la FCPE 63, indique : « On préfère que les écoles restent au maximum ouvertes, sous réserve qu’on puisse assurer des conditions sanitaires correctes. Il s’agit par exemple de limiter le brassage, fermer dès qu’il y a un cas de COVID dans une classe. Cela signifie aussi avoir du personnel et des locaux adaptés car c’est souvent cela qui pose problème. Mais si on ne met pas les moyens pour garder les classes ouvertes, il faudra malheureusement se résigner à les fermer, c’est évident ». Il redoute des conséquences sur l’enseignement des enfants, si les vacances étaient anticipées : « Si on décale les vacances, il y aura un impact sur les parents qui ont peut-être prévu d’autres choses pendant les vacances. Ca va poser problème. Mais si on rajoute du temps de vacances, derrière les apprentissages ne vont pas forcément se faire et on connaît les difficultés d’enseigner à distance ».
 

On est clairement dans une situation inconfortable

L’administrateur de la FCPE 63 met en lumière des failles dans la prise de décision : « On est clairement dans une situation inconfortable. On édicte des protocoles sanitaires sans jamais savoir si on va pouvoir les appliquer. Les problèmes sont liés à une méconnaissance du fonctionnement des établissements par la hiérarchie. Car si on respecte le protocole sanitaire, on n’a quasiment aucune chance de se contaminer. On sait très bien que les contaminations se font dans des lieux clos, sans masques, au moment des repas. Mais supprimer les repas pose tellement de problèmes que ce n’est pas une solution envisageable ».

Le recensement des cas positifs et des cas contacts est sous-estimé par rapport à la situation réelle

Certains syndicats d’enseignants dénoncent une sous-estimation des cas de COVID dans les établissements. David Aliguen, cosecrétaire CGT Educ’action 63, explique : « Le recensement des cas positifs et des cas contacts est sous-estimé par rapport à la situation réelle. La campagne de dépistage massive dans les lycées, en décembre, avait montré un taux de positivité largement supérieur au taux brandi et revendiqué par l’administration. Les chiffres sont à prendre avec des pincettes ».

Il fallait un recrutement massif de personnel

Pour lui, la voix des syndicats n’a pas été entendue au ministère de l’Education nationale, malgré de nombreux avertissements : « On était favorables à l’ouverture des écoles et des établissements à condition qu’on mette les moyens en termes de locaux, d’équipements de protection individuelle et de personnel, à tous les niveaux. Pour nous, il fallait un recrutement massif de personnel et que les locaux soient repensés voire réquisitionnés pour accueillir des élèves en demi-groupe. Tout cela n’a pas été fait. On nous met au pied du mur, une fois que la pandémie se développe. Fermer les écoles c’est réduire l’enseignement des élèves ou le dégrader, car il se fait à distance ». Il précise : « La fermeture de certaines écoles et de certains établissements sur une partie des territoires les plus touchés par la pandémie nous semble inévitable. Car on s’est refusé jusqu’à aujourd’hui de se donner les moyens pour faire face à ce risque et assurer la fameuse continuité pédagogique. On est très en colère car le ministre fait le pari, qu’avec les écoles ouvertes, le virus ne se propage pas plus que si les écoles étaient fermées. Il joue avec la santé des personnels, des usagers et de leurs proches. On refuse le dilemme entre la fermeture, qui serait néfaste pour les apprentissages, et l’entêtement sur le maintien de l’ouverture au mépris de la situation sanitaire ».
 

On n'est au courant de rien par le rectorat

Du côté d’un autre syndicat enseignant, le SNES-FSU, on déplore un manque d’information. « On espère que la situation est tenable dans les écoles. Nous avons au mieux des informations très parcellaires. C’est quand on est dans les établissements qu’on voit ce qu’il se passe. On n'est au courant de rien par le rectorat. On est inquiets. On considère que les conditions sont de plus en plus compliquées dans l’académie. En plus, on n’a pas de perspectives sur la vaccination » indique Patrick Lebrun, secrétaire académique SNES-FSU. Il enchaîne : « Si on ferme les écoles, ça se fera à la fin de la semaine. Je pense que si ça arrive, cela se produit bien tard. Ca serait un revirement complet du ministre Jean-Michel Blanquer car il y a un déni complet face à la contamination dans les établissements. Fermer les écoles plus tôt, je ne sais pas si c’est la bonne solution ». Le SNES-FSU porte plusieurs revendications, face à cette situation complexe. Patrick Lebrun rappelle : « On voudrait déjà qu’il y ait pour tous les personnels la possibilité de se faire vacciner très rapidement. On souhaiterait que les collèges passent en demi-charge comme c’est le cas pour les lycées. Il faudrait aussi des tests massifs réguliers ». D’après le rectorat de Clermont-Ferrand, pour la semaine du 15 au 22 mars, 13 045 tests COVID ont été proposés aux élèves et aux personnels. Pas moins de 9 322 tests ont été réalisés et 0,38 % se sont révélés positifs, toujours selon le rectorat.

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