Un permis de conduire gratuit, offert à ceux qui en ont le plus besoin : c'est la bonne action à l'initiative d'un patron de deux auto-écoles du Puy-de-Dôme, l’une à Pont-du-Château, l’autre à Lezoux. Le précieux sésame est un tremplin dans une vie de jeune adulte.
C'est l'histoire d'une bonne action mais aussi celle d'une revanche. Patron de deux auto-écoles à Pont-du-Château et Lezoux (Puy-de-Dôme), Sébastien Douché propose aujourd’hui d’offrir le permis de conduire à des jeunes en difficulté financière. Il a lui-même connu des moments difficiles dans sa jeunesse. Cela remonte à une vingtaine d'années : « Je n’avais pas la vie que j’ai aujourd’hui et j’ai dû faire appel aux Restos du Cœur. Je suis tombé sur une personne qui a tout fait pour me sortir de l’endroit où j’étais. Je lui ai toujours dit que le jour où j’en aurais l’occasion, je serais ravi de tendre la main dans l’autre sens. », se souvient Sébastien Douché.
Un accès illimité à l'auto-école
« J’en ai parlé à mes salariés pour qu’on puisse mettre tout ça en place et que tout le monde soit motivé pour le projet. Tout le monde a suivi ce que j’ai présenté », raconte Sébastien Douché. Tout a commencé début 2020 : l’auto-école s’est rapprochée des antennes locales des Restos du Cœur et le projet a été lancé. « Je sais qu’aujourd’hui, pour un jeune, c’est essentiel d’avoir son permis de conduire pour trouver un emploi. Je sais qu’il y a un coût et que les jeunes dans la galère ne peuvent pas forcément le payer. L’idée, c’était d’offrir un pass pour la liberté. » Le nombre d’heures de conduite est illimité et les jeunes ont accès à tous les services de l’auto-école jusqu’à l’obtention de leur diplôme.
Le permis, un atout pour s'en sortir
Cette main tendue s'adresse à deux jeunes proposés par les Restos du Cœur. Le seul critère retenu est l'envie de s'en sortir. Grâce à Sébastien Douché, Tatiana Martinelli vient tout juste d'obtenir son permis de conduire. Sans cette carte rose, sa recherche d'emploi restait laborieuse. « Souvent, les patrons refusent car on n’a pas le permis. Ils se demandent comment on va faire. Même si on a toujours un moyen de se débrouiller, personne ne veut, surtout en cas de crise comme maintenant. C’est difficile et encore plus quand on n’a pas le permis. Moi, avec mon enfant, s’il tombe malade, j’ai ma grand-mère, mais si elle n’est pas là et qu’il faut l’amener aux urgences par exemple, c’est toujours plus compliqué », raconte la jeune femme. Le permis de conduire est un pas de plus vers l'insertion.
Les Restos du Coeur participent à l'initiative
Les Restos du Cœur sont ravis d'accompagner ce projet. Leur activité ne se résume pas aux dons alimentaires. « On les aide dans le travail, dans leur recherche d’emploi, dans différents domaines qui vont permettre aux uns et aux autres d’accéder à un statut que je qualifierais de plus ordinaire », explique Jean-Pierre Ruat, président des Restos du Cœur 63. Cette initiative de permis solidaire est une première en France, mais déjà, deux autres auto-écoles se sont montrées intéressées dans le Puy-de-Dôme.