Sylvain Georges a roulé sur le circuit de Charade dans le Puy-de-Dôme pendant 12 heures dans la nuit du 11 au 12 juin. Pas moins de 300 kilomètres avec seulement 33 minutes de pause avant de tenter de battre le record de la Race Across France, course d'ultra-cyclisme entre Mandelieu et Le Touquet.
Sylvain Georges originaire de Beaumont dans le Puy-de-Dôme veut décrocher le record de la Race Across France en juillet prochain : 2600 kilomètres à vélo entre Mandelieu dans les Alpes-Maritimes et Le Touquet dans le Pas-de-Calais à partir du 23 juillet. Compétiteur pendant 17 ans (dont deux dans l’équipe professionnelle AG2R La Mondiale), il a pris sa retraite sportive en 2016. Mais à 37 ans, il n’arrive pas à se passer de vélo et de performances. Il y a quelques mois, il a rallié le Puy de Dôme au Mont-Blanc, "Les deux plus beaux sommets de la région Auvergne-Rhône-Alpes" dit-il.
Des micro-siestes de 9 minutes pour seul repos
D’où cette envie de participer à la 4ème édition de la Race Across France. Les coureurs partiront à leur convenance les 23 et 24 juillet. Ils seront 800 à se répartir sur les 4 distances proposées, mais seulement une cinquantaine sur l’épreuve la plus longue, les 2600 kilomètres du sud au nord de la France en passant par le Ventoux, l’Alpe d’Huez, Annecy, Grenoble et Lyon (soit 900 kilomètres en Auvergne-Rhône-Alpes) qu’il faut effectuer en moins de 10 jours. Mais Sylvain Georges vise le record : arriver en moins de 4 jours et 20 heures. Il lui faudra dormir le moins possible, c’est pourquoi il imagine faire des micro-siestes de 9 minutes toutes les 3 ou 4 heures.
Pour cela, il s’astreint à un programme de préparation hors norme qui passe par plusieurs séquences de 12 heures. Et pour se mettre dans de vraies conditions, il s’est entrainé toute une nuit sur le circuit de Charade sur les hauteurs de Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme. Il a pris le départ le vendredi 11 juin à 19 heures et ne s’est accordé que 33 minutes de pause. "Rouler la nuit avec la circulation, c’est assez compliqué, je n’avais pas envie d’avoir un accident et c’est tout naturellement que je me suis tourné vers Charade, ce circuit mythique qui accueilli de grandes gloires de l’automobile et de la moto. Un circuit difficile pour son dénivelé, mais là sur 12 heures j’aurais à peu près ce que je vais trouver dans les Alpes". Au bout de sa tentative il a accumulé 6655 mètres de dénivelé sur 300 kilomètres en 12 heures !
Accompagné par un groupe d’amis qui ont roulé avec lui, il s’est pourtant retrouvé seul pendant deux heures en fin de nuit : "Il en restait encore 5 à faire, mais la météo a été bonne". Ces copains qui se sont tout de même reposés l’ont rejoint au lever du soleil. "Pour la Race Accros France, il y aura 18 personnes autour de moi, je suis seul sur le vélo, mais ça sera un travail d’équipe". Pour lui pas question de s’attarder dans les 21 points de ravitaillement où l’on pourra se reposer, prendre une douche et se ravitailler, encore moins dans les 5 bases de vies où l’on pourra dormir.
La pression monte, je commence à en rêver.
Il lui reste maintenant un mois et demi pour se préparer ; après 3 séances de 12 heures ces 3 dernières semaines, il va lever le pied pour récupérer de ses efforts. "J’ai vraiment accroché à ce type de discipline qui est nouvelle pour moi. Ça va être un contrôle de soi-même, de son esprit, quelque chose que je ne connaissais pas forcément avant" dit-il. "J’ai l’impression que je recommence tout à zéro au niveau de l’entraînement, de l’alimentation et même du sommeil. Je m’aperçois que je change de filière énergétique. Aujourd’hui je suis très humble et j’apprends".