Le Puy-de-Dôme a été choisi pour expérimenter un service mobile de soins bucco-dentaires. Grâce à un cabinet médical installé dans une camionnette, les soignants vont se déplacer à partir de cet automne dans les EHPAD du département afin de prendre soin des résidents les plus âgés.
Le dentiste va bientôt rendre visite aux pensionnaires des EHPAD en camionnette ! Le Puy-de-Dôme a été choisi par l'agence régionale de santé (ARS) comme territoire pour tester un service de soin mobile. Les soignants se déplaceront d'établissement en établissement à l'aide d'un cabinet aménagé dans un fourgon. 46 EHPAD puydômois participent à ce projet, prévu pour durer quatre ans à partir de cet automne.
Le choix du département auvergnat se justifie tout d'abord par un nombre de chirurgiens-dentistes qui lui fait défaut. "Il y avait beaucoup moins d'intérêt à déployer ce système mobile dans des départements comme le Rhône ou la Savoie, bien dotés en professionnels et en réseaux autoroutiers, explique Éric Lenfant, président de l'Union régionale des professionnels de la santé (URPS). Dans le Puy-de-Dôme, on a des EHPAD imposants et bien organisés. Le département jouit aussi, je pense, de l'une des facultés dentaires les plus performantes de France," juge le docteur.
Quitter le cabinet pour soigner les malades
La camionnette, identique aux fourgons tout-terrain d'intervention des pompiers, a été équipée de tout le matériel d'un cabinet de dentiste ordinaire, et offre même un accès facilité pour les personnes âgées. Le véhicule est prévu pour se garer sur le parvis des EHPAD. "On pensait être à l'étroit, mais en fait pas du tout !" juge le Dr. Lenfant.Le président de l'URPS d'Auvergne-Rhône-Alpes a été surpris de la motivation de ses confrères dans le Puy-de-Dôme. "Ils sont tous motivés. La camionnette a créé une dynamique que l'on ne soupçonnait pas," confie-t-il. Ces chirurgiens-dentistes seront amenés à se déplacer partout dans le département, excepté l'agglomération de Clermont-Ferrand. "C'est logique : on ne va pas là il est facile de se faire soigner," explique le docteur.
Vers un nouveau type d'intervention ?
Deux malettes, véritables cabinets ambulants avec aspirateurs intégrés, viendront épauler des chirurgiens lorsqu'ils devront se rendre au chevet d'un malade dans l'incapacité de se déplacer.Si l'utilité de ce service mobile, rendu possible par l'ARS dans le cadre du dispositif "Article 51", est prouvée au terme de l'expérimentation fin 2023, celui-ci pourrait être reconnu comme un nouveau type d'intervention. Dans cette hypothèse, d'autres camionnettes pourraient alors être déployées.