En 2016, deux Clermontoises se sont lancées dans le "Frawmage", un équivalent végétal du fromage qui ne contient aucun sous-produit animal. Avec la tendance croissante des régimes végétaliens, leur produit connaît un succès croissant.
Depuis un an environ, deux clermontoises se sont lancées dans le "Frawmage", un équivalent végétal du fromage. Ce produit ressemble à un fromage traditionnel, il a un goût qui s'approche du fromage traditionnel, mais il ne contient aucun sous-produit animal ... Avec la tendance croissante des régimes végétaliens, leur produit connaît un succès croissant ...
Lyon, à deux pas de la Saône, dans le quartier Saint Georges, un café-restaurant vegan accueille ses clients.
Etre vegan, c'est refuser de consommer tout ce qui est produit par des animaux. La viande, le miel, le lait. Pourtant, ici il y a du fromage à la carte … du fromage 100 % végétal. Visuellement, ce fromage végétal ressemble… à du fromage. Mais il ne contient pas de lait et c’est bien du Frawmage et non du Fromage !
« On sent que c’est bien affiné » indique un client. « C’est pas comme un lait végétal ou un yaourt : c’est vraiment un fromage, c’est consistant, ça a une pâte affinée, molle, bien consistante qui rappelle le fromage ! ».
A l'origine de ce fromage, il y a un petit atelier auvergnat. "La petite frawmagerie" …installée dans le centre-ville de Clermont-Ferrand. Ici, les deux fondatrices Caroline et Lucie, travaillent à la fabrication avec leurs 3 salariés. Ce jour-là, c'est Morgane qui s'occupe de mélanger les ingrédients : "D'abord on va mettre des noix de cajou, ensuite on va mettre des graines de tournesol, du sel, de l’ail du piment et de l’eau pour faciliter le mixage. Ensuite on va tout mixer et seulement à la fin on rajoutera les ferments"
Des frawmages au goût de Saint-Nectaire ou de Bleu d'Auvergne
« On avait toutes les deux envie de proposer une alternative de fromage, une alternative végétale et surtout saine ce qui n’existe pas sur le marché actuellement » explique Lucie de Ribier co-fondatrice de "La Petite Frawmagerie".
« J'ai arrêté les produits laitiers pour des raisons de santé, et maintenant c’est pour des raisons éthiques : je suis devenue végétalienne. Mais on a conservé le souvenir du fromage dans notre mémoire gustative. On se souvient des goûts qu'on essaie de reproduire en végétal à l'heure actuelle » poursuit Caroline Poinas, co-fondatrice de « La petite Frawmagerie ».
Dans un fromage traditionnel, l’une des étapes importantes, c'est la fermentation. Et bien ici aussi ! La préparation doit reposer pendant des heures … avant le moulage. C'est tout le secret de fabrication. Et à l'arrivée, les résultats sont parfois surprenants.
« Le fromage doudou : sans le vouloir, on a découvert qu’il avait un petit goût de « Vache qui rit » quand il est frais et quand il est un peu plus sec il a un peu plus le goût du Babybel ». On n’a pas appris à faire des fromages végétaux, on les a inventés. On a inventé les recettes. On a inventé les process » expliquent les deux « frawmagères ».
En quelques mois, les deux associées ont ainsi créé plus d'une dizaine de recettes toutes bio. En bonnes Auvergnates, elles ont même sorti des variétés dont le goût s'approche du Saint-Nectaire ou du Bleu d'Auvergne. Maintenant, la difficulté est de pouvoir répondre à la demande.
Et il n'y a pas que les Clermontois qui s'intéressent aux fromages sans lait. L'entreprise exporte bien au-delà de son terroir natal. Les magasins revendeurs potentiels, eux sont nombreux à taper à la porte … presque trop. Et si on peut produire un substitut de fromage sans lait… pourquoi ne pas faire de même avec d'autres plats ?
C'est déjà fait … à côté des fromages vegan … les deux associées proposent désormais un équivalent végétal du foie gras … Sans le moindre gramme de canard.