Ils étaient une centaine de policiers sur le parvis du commissariat de Clermont-Ferrand ce mercredi 11 décembre à midi. De Riom, de Gerzat, de Cournon-d'Auvergne, de Clermont-Ferrand, tous syndicats confondus, ils disent non à la réforme des retraites mais pas seulement…
 

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Le dos tourné, sur les marches du parvis du commissariat de Clermont-Ferrand, une centaine de policiers s’est regroupée ce mercredi 11 décembre à l’heure du déjeuner. Ils viennent des commissariats de Riom, de Gerzat, de Cournon et de Clermont-Ferrand. Trois syndicats étaient représentés : Alliance, FO et l’UNSA.

Une manifestation intersyndicale pour dénoncer la réforme des retraites d’abord. Dans la police, l’âge légal pour partir à la retraite est de 57 ans. Si la réforme se poursuit, les policiers risqueraient de perdre entre 25 et 30% de leur pension. La plupart envisageraient de repousser leur départ pour avoir un salaire plus confortable, plus longtemps. « Il va falloir s’habituer à voir des policiers de plus de 60, 65 ans… imaginez les courir après des jeunes de vingt ans ! » s’exaspère un policier présent.

Au-delà de ça, l’usure se fait sentir dans les rangs. Une plainte revient souvent ; « le manque d’effectif ». « En dix ans le Puy-de-Dôme a perdu plus de 70 policiers » explique Frédéric Saby, le secrétaire départemental de FO.


Et ça se ressent au quotidien. A l’échelle de Clermont-Ferrand, ça représente deux patrouilles par jour en moins. Certain dimanche, il n’y aurait qu’une voiture de police pour toute l’agglomération clermontoise. « Ça n’est pas rare qu’on vous réponde que personne ne peut se déplacer lorsque vous appelez le 17 pour des choses non urgentes ». explique un policier. « On a fini par modifier les priorités ; les tapages ne sont traités que lorsqu’on a le temps, par exemple. Alors qu’on sait que ce genre de situation peut dégénérer entre voisins ».
« Pour bien faire, il faudrait embaucher 50 personnes ou au moins, comme c’était prévu dans le programme d’Emmanuel Macron, nous décharger des tâches indues » relance Frédéric Saby.
Les tâches indues sont, par exemple, assurer le transfert de prisonniers vers le tribunal, les surveiller lorsqu’ils sont à l’hôpital… des tâches que des agents pénitenciers devraient effectuer. Des missions chronophages qui empêcheraient les policiers de mener à bien d’autres tâches.
Dans les plaintes également ; le manque de moyen. Le matériel serait obsolète, souvent défaillant. « Nos radios datent de 1998… Elles ne fonctionnent plus pour la plupart. On doit utiliser notre téléphone pour communiquer ! », témoigne un agent de la voie publique.
 

"On risque notre vie, on est mal payé, il n’y a pas de reconnaissance"


« Dans les manifestations, il n’y a pas assez d’équipements de protection pour tout le monde. On manque de casque, on n’a pas assez de jambière. On nous a même autorisé à prendre nos affaires personnels de protection pour pallier le manque ! ».
Et lorsqu’on parle d’avenir… : « Nous n’avons pas de visibilité. Quand on s’est engagé, on savait qu’on ne serait pas riche mais qu’on partirait tôt à la retraite au moins. Maintenant on sait qu’on va devoir partir tard, pauvre et usé. »
« Moi je ferai tout pour dissuader mon enfant de suivre la même voie que moi. Si c’était à refaire je ne m’engagerais pas. » explique un policier. « On enchaine les heures supplémentaires, on risque notre vie, on est mal payé, il n’y a pas de reconnaissance. »
Certains policiers auraient cumulé près de 3 000 heures supplémentaires non payées.
La DDSP (direction départemental de la sécurité publique) a refusé de confirmer ou infirmer ces chiffres et ces propos.
 
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