Des chevaux au pied des immeubles d'un quartier populaire de Clermont-Ferrand. L’image ne passe pas inaperçue. Un collectif fait venir tous les mercredis ces animaux au coeur de la cité. La présence de chevaux est devenue un vrai lien social entre les habitants.
En octobre, les habitants de Clermont-Ferrand étaient appelés à choisir l’orientation du budget participatif de la ville : 2 millions d’euros consacrés à financer des projets proposés par les habitants. Parmi les lauréats, on trouve le collectif « Passionnément cheval » qui vient d’inaugurer son paddock au cœur du quartier de la Fontaine du bac. Pour Silave et son frère c’est devenu le rituel du mercredi après-midi : une balade à cheval dans un décor surprenant, au pied des immeubles. La jeune fille explique : « Il y a un cheval qui s’appelle Apache. Il trotte et après on fait des petits exercices. Je les adore ».
"C’est juste amener du bonheur à des gens dans des quartiers dits sensibles"
L’histoire entre Apache et la petite fille commence il y a trois ans, quand une association équestre vient développer la médiation animale au cœur du quartier. L’aventure devait durer le temps d’un été mais pour les habitants et le président d’Attel Auvergne, le livre était impossible à refermer. Rémi Ducrocq, président de l'association, indique : « C’est juste amener du bonheur à des gens dans des quartiers dits sensibles. Ils sont sensibles, vus de l’extérieur. Mais ils respectent les règles de sécurité, ils sont attentifs, ils sont soucieux de la sécurité et du bien-être des chevaux ».
Des habitants réceptifs
Pour que les mascottes du quartier puissent continuer à venir chaque mercredi, un collectif se forme. Six habitants qui n’étaient jamais monté à cheval passent le diplôme du galop. Désormais, la venue d’Apache et Océane est un rendez-vous incontournable. Mélisande Chaput, responsable du collectif « Passionnément cheval », souligne : « Les gens sont en attente. Ils réclament. Quand on ne vient pas, ils sont déçus. On a beaucoup de personnes qui viennent en famille et même des personnes qui viennent d’autres quartiers. Cela ouvre le quartier à d’autres personnes. On est plutôt un quartier enclavé, qui est entre nous »
Un projet distingué
L’histoire ne s’arrête pas là, le collectif fait partie des lauréats au budget participatif de la ville. Un financement qui a permis la construction d’un paddock pour que les chevaux puissent passer encore plus de temps avec les habitants.