L'Auvergnat Simon Teyssou vient de remporter le Grand prix de l'urbanisme 2023. Le directeur de l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Clermont-Ferrand, qui a installé son agence au Rouget, dans le Cantal, a été primé par un jury international. Une récompense pour son engagement en faveur des territoires ruraux.
Il ne vit pas à Paris, à Lyon ou à Marseille. Non, c’est en plein cœur de la Châtaigneraie, dans cette petite bourgade de 1200 habitants, dans le Puy-de-Dôme , que réside Simon Teyssou, « Grand prix de l’urbanisme 2023 ». Simon Teyssou explique l'objectif derrière ses différentes réalisations : "Ça permet de montrer qu’il y a des pratiques intéressantes dans les territoires, non pas oubliés, mais moins en vue par rapport aux métropoles dynamiques". Grâce à sa valorisation des paysages ruraux, cet architecte-urbaniste et directeur de l’école d’architecture de Clermont-Ferrand a remporté ce prestigieux prix et a même reçu les félicitations du ministre délégué à la Ville et au Logement, Olivier Klein, via un tweet :
Repenser la ruralité
Ce prix, il l'a obtenu en démontrant qu’il est possible de porter des projets ambitieux dans des territoires peu attractifs. Parmi ses réalisations, on retrouve le plan d’eau du Rouget. Mais l’architecte n’aime pas le terme d’aménagement :"On pourrait parler plus de ménagement que d’aménagement, c'est-à-dire de ménager les espaces naturels plutôt que de les aménager, de les couper, de les rabattre, de les contraindre".
Répondre aux enjeux environnementaux
Ici, l’herbe n’est pas tondue à ras toutes les trois semaines, comme c’était le cas auparavant. Des solutions simples et efficaces, pour les finances comme pour l’environnement. "En fait l’objectif ce n’est pas tellement de faire un joli sol en pierres. Non. De toute façon, on n’aurait pas les moyens. C’est plutôt de changer durablement les usages, détaille Simon Teyssou. Pour aller du centre-bourg au parc, les gens prennent leur voiture. Demain, il faudra considérer que tout le Rouget soit un parc”.
Loin de l’étalement urbain au profit de lotissements, Simon Teyssou en est convaincu : son travail doit répondre aux enjeux du XXIème siècle. "C’est l’idée de complètement changer la manière de considérer un espace habité, explique l'architecte. On pourrait aussi imaginer un jour que le Massif Central soit une sorte de réseau de petites villes et de village qui constituent une espèce de grand territoire-jardin".
De quoi dessiner un chemin pour mener au concept de zéro artificialisation nette des sols, l'objectif que le pays s'est fixé pour 2050.