Selon le réseau éducation sans frontières (RESF), 80 mineurs isolés étrangers font leur rentrée scolaire ce 3 septembre à Clermont-Ferrand, sans pour autant avoir de lieu d'hébergement stable. Une manifestation est organisée devant la préfecture du Puy-de-Dôme pour protester contre cette situation.
Pas de goûter à la maison après les cours, ni de parents à qui raconter que la maîtresse est super sympa. Selon le réseau éducation sans frontières (RESF), à Clermont-Ferrand, près de 80 mineurs isolés sans hébergement font leur rentrée scolaire ce 3 septembre. Ils seront devant la préfecture du Puy-de-Dôme, à 18 heures, avec des militants d'associations : ceux-ci appellent à manifester pour que ces jeunes soient relogés.
"On estime qu'il y a environ 80 mineurs isolés sur l'agglomération clermontoise, explique Simon Lamure, un militant de RESF, une cinquantaine d'entre eux vit dans un squat, et le reste est logé chez des familles ou végète dans la ville." En plus de ces jeunes, près de 45 familles sont également sans hébergement.
"Pendant l'été, le secours populaire a secouru beaucoup de familles en les envoyant sous tente dans des campings à Cournon et Sauxillanges", rappelle le membre de RESF. Dans ces logements de fortune, les familles bénéficiaient d'un minimum d'intimité, et pouvaient compter sur les bénévoles du secours populaire pour avoir le minimum nécessaire en termes d'alimentation et d'hygiène.
Mais avec la rentrée scolaire, impossible pour les bénévoles de RESF d'imaginer que des mineurs isolés puissent suivre des cours sans même avoir un toit. Pour cette raison, ils espèrent alerter et obtenir l'attention des services publics grâce à une mobilisation devant la préfecture.
L'inquiétude est d'autant plus grande que le principal lieu de vie de ces jeunes, un pavillon de la Pardieu surnommé le "squat 5 étoiles", est menacé. À compter du 3 septembre, les propriétaires peuvent demander l'intervention des forces de l'ordre pour expulser toute personne encore présente. "Nous sommes en contact avec les propriétaires, qui sont compréhensifs et nous laissent au moins jusqu'à la fin du mois de septembre", souligne Jean-Louis Borie, avocat des mineurs isolés.
"Un nouveau collectif s'est monté pour discuter avec les pouvoirs publics afin de réaliser l'appel citoyen que nous avons lancé, détaille Simon Lamure, mais quoi qu'il arrive, nous ne quitterons pas le squat de nous-mêmes sans l'assurance d'une situation pérenne, nous ne pouvons pas laisser une cinquantaine de jeunes isolés finir dans la rue." Cela fait maintenant un an que le squat est occupé. La préfecture avait adressé une proposition de relogement aux associations, qui l'avaient rejetée immédiatement. Selon elles, celle-ci ne permettait pas d'accueillir tous les mineurs isolés, et ne comportait aucune garantie de durée.