Moins de 10m2, une petite cuisine et un lit simple… Les chambres universitaires sont très modestes mais elles attirent des milliers d’étudiants, chaque année. Ce succès, dû en partie à un loyer à faible coût, fait craindre chaque année une tension entre l'offre et la demande. Pour le Crous Clermont Auvergne, il n’y a rien à craindre.
À la fin de chaque été, c’est la course au logement pour les étudiants qui cherchent à tout prix à mettre un toit au-dessus de leur tête pour cette rentrée. Chaque année, la même urgence se dessine. Sarah, qui déballe les derniers cartons dans sa toute nouvelle chambre CROUS à Clermont-Ferrand, confie : “Cela a été difficile de trouver un logement, se souvient l’étudiante fraîchement arrivée en Auvergne. J'ai travaillé pendant tout l'été. Je n'avais pas forcément le temps d'aller faire les visites. Et puis, j’avais un budget très serré. Ce logement CROUS, ça m’a enlevé un poids énorme des épaules”.
Pour Sarah, comme pour les quelque 4000 étudiants auvergnats qui dorment dans ces chambres universitaires, les résidences CROUS sont des solutions privilégiées pour concilier études et budget serré. Philippe Négrier, directeur général du CROUS Clermont Auvergne, assure être épargné d'une situation de tension entre la demande et l’offre de logement. Il indique : “Tous les étudiants boursiers qui ont fait leurs vœux ont pu bénéficier d'un logement ou vont en bénéficier. 98% des logements ont été accordés. On garde les 2% restants pour les retardataires”.
3 995 lits proposés par le CROUS Clermont Auvergne
La plateforme, calquée sur un fonctionnement à la Parcoursup, engendre tout de même des refus. Le CROUS tient à rassurer : “Un étudiant qui va souhaiter un studio aura des chances d'avoir un refus. Dans ce cas-là, on va le rediriger vers une chambre plus classique et plus petite, car elles sont moins demandées”.
Le CROUS Clermont Auvergne propose un parc de près de 4 000 places pour environ 40 000 étudiants dans le supérieur dont 18 500 boursiers, cœur de cible pour ces logements à bas coût. Sur ce total de lits mis à disposition des étudiants, environ 2 500 sont réparties sur 11 résidences de la métropole clermontoise. Mais le directeur général veut aller plus loin dans l’offre de logements : “On va engager dès cette année une étude sur un ou plusieurs programmes de construction de résidences à tarif social. Cela reste sous réserve que l’on soit accompagné financièrement par l’Etat et les collectivités locales”, précise Philippe Négrier. Cette réflexion fait office d’anticipation. Avec les loyers gelés, le plafonnement des charges et la revalorisation des bourses, le CROUS prévoit une augmentation du nombre de vœux en Auvergne d’ici 5 ans. Le directeur régional souligne : “L’Auvergne est très attractive : la moitié des résidents proviennent d’académies dispersées sur l’ensemble du territoire national”.
Des alternatives au CROUS
Pour les malchanceux qui n’auraient pas réussi à avoir une chambre étudiante, le CROUS propose d’autres solutions. Comme la colocation intergénérationnelle : “On fournit aux étudiants une liste de logements alternatifs. On a des partenariats avec le Partage 1 Toit qui est un logement intergénérationnel avec un tarif très attractif. Les étudiants ont un entretien avec les équipes de Partage 1 Toit afin de pouvoir occuper un logement aux côtés de seniors. Ils devront, en contrepartie, avoir un certain nombre de soirs de présence”. Le CROUS rappelle aussi qu’elle sponsorise un site nommé "Lokaviz". Cette plateforme permet de mettre en relation des propriétaires particuliers et des étudiants. Le CROUS Clermont Auvergne réfléchit aussi à d’autres solutions afin d’améliorer l’accès au logement des étudiants, comme le partenariat avec des bailleurs sociaux, afin de proposer des logements à prix cassé destinés aux étudiants.
