Depuis près de 20 ans, le parc Vulcania, près de Clermont-Ferrand, fait rêver petits et grands. Mais qui sont ces hommes et ces femmes qui travaillent dans l'ombre ? On vous emmène dans les coulisses de ce parc qui abrite le plus grand planétarium de France.
Au coeur des volcans d'Auvergne, un drôle de manège se prépare. Dans le parc Vulcania, il est 9 heures, c'est l'ultime répétition avant l’arrivée des visiteurs. Le manège à sensations, Namazu, enchaîne les tours de piste, sous l'œil attentif de Stéphane : “Il faut que tout soit conforme avant l’arrivée des visiteurs : la vitesse du train, le système de sécurité à bord, les roues, le système de freinage, etc…Tous les matins, les trains sont vérifiés, le parcours aussi, tout est passé au crible”. Stéphane est le responsable des grandes équipes techniques du parc. Tous les matins, il est le premier à être présent sur le site. Il examine tout en détail durant trois heures, avant l'ouverture du parc. Tout doit être prêt. Dans quelques minutes, une centaine de personnes se rueront sur cette attraction.
“On passe plusieurs mois à préparer le retour du public”
Un dernier tour de chauffe s'opère. Cette fois-ci, il se fait avec un agent technique à bord. “C’est le réveil matinal de l’équipe”, s’amuse Frédéric Goullet, directeur commercial de Vulcania. Après avoir fait son petit tour de manège, Stéphane valide l’attraction.
Il est 9h55. L’attraction est donc prête à faire voltiger les visiteurs. Au talkie-walkie, Stéphane donne le “top” aux équipes de l’accueil. Le parc peut accueillir ses premiers visiteurs du jour.
À l'autre bout du talkie-walkie, on retrouve Sandrine. Elle est reponsable d'accueil au sein du parc. Elle guide et conseille les visiteurs. Aujourd’hui, trois groupes scolaires sont attendus dans la matinée. Sandrine explique son rôle au sein du parc d’attractions : “Je m'occupe de gérer les équipes d’accueil. Je les briefe tous les matins sur les objectifs de la journée. Je guide, conseille, accompagne les visiteurs. Le but c’est qu’en sortant le client ait passé une bonne journée”. Frédéric Goullet, souligne : “On passe plusieurs mois à préparer le retour du public. On est sur le pied de guerre de l’ouverture jusqu’à la fermeture de la journée comme du début jusqu’à la fin de la saison”.
Pour l’épauler, Sandrine peut compter sur Lucas et Aurélien. Lucas a 23 ans et est saisonnier au sein du parc. C’est la première mission au sein de Vulcania pour cet étudiant en master marketing. Il raconte : “Je cherchais un travail en parallèle de mes études, en attendant de trouver un job dans mon domaine. J’étais seulement parti pour faire quelques semaines et finalement je reste pour finir la saison”. Aurélien en est, quant à lui, à sa troisième saison au service du parc. Passionné de volcans, il était venu en marge de ses études pour se faire un peu d’argent et n’est plus jamais reparti depuis : “C’est ma troisième année. Je suis un grand passionné de volcans, donc Vulcania c’était une évidence pour moi. Moi, ce que j’adore faire ce sont les visites guidées. Je peux parler de volcans pendant des heures sans problème”.
Les visiteurs commencent à arriver par dizaines. À l'abri des regards, dans un lieu tenu secret, au PC sécurité, Stéphane garde un œil attentif sur les personnes venues profiter du parc. Ici, le centre de pilotage et de surveillance veille de jour comme de nuit sur le parc : “On est présents pour répondre en cas de malaise ou de risque d’incendie et empêcher toute intrusion”, détaille Stéphane.
Changement de décor. Il est 11 heures, c’est l’heure des préparatifs dans ce restaurant du parc qui en compte cinq. Ici, on mise sur le local. Les glaces, bières et même soda sont tous des produits de la région. Frédéric Goullet explique : “Il y a beaucoup de personnes qui viennent d'en dehors de l’Auvergne. Donc c’est important qu’ils puissent goûter aux savoir-faire de la région même pendant leurs repas”. Les commandes se font en fonction de l’affluence que le chef d’équipe essaie de déterminer à l’avance. Jade, manageuse des équipes de restauration, explique : “On prend comme outil de référence les chiffres de l’année dernière pour savoir sur quelles périodes les visiteurs sont le plus susceptible de venir. Par exemple, ce jeudi est un jour férié, on sait que ce sera un jour où il y aura beaucoup de monde. C'est ainsi qu'on se prépare au mieux pour pouvoir commander les quantités suffisantes”.
À quelques mètres de là, on retrouve Marine. Elle est chargée de la visite guidée de Valérie et Christophe, deux touristes venus de Reims. Pendant une heure, elle détaille l’histoire des volcans, leurs origines et leurs caractéristiques tout en déambulant sur les 70 hectares du parc. Marine est incollable sur les volcans.
Pourtant, elle n’y connaissait rien il y a encore quelques mois : “J’ai un master en design. Ça n'a pas grand-chose à voir avec la volcanologie mais j’ai été formée pendant cinq semaines. J’ai pu apprendre beaucoup de choses sur les volcans. Je peux désormais expliquer tout ce que j’ai appris aux visiteurs. Et puis, je ne suis pas seule, si j’ai un doute, j’ai toujours des animateurs scientifiques qui sont là pour m’aider”.
Le plus grand planétarium de France
Pendant que Marine repart accompagner d’autres groupes, je poursuis ma journée avec Christophe et Valérie, le couple de visiteurs. Ils se précipitent pour tester l’animation phare du parc : le planétarium.
Alors qu’ils sont installés confortablement dans leurs sièges face à un écran géant de 22 mètres de diamètre, juste derrière, dans les loges, nous rencontrons Cindy, l’animatrice scientifique. Grâce à son ordinateur et ses dizaines de manettes qui permettent de gérer le son et la lumière, elle est la cheffe d’orchestre du ballet de planètes qui s'offrira aux spectateurs.
Elle dévoile les coulisses de cette attraction aux dimensions titanesques : “On a une console lumière, une console son, et un logiciel pour gérer les animations qui apparaît sur l’écran géant. On a des pistes à lancer et c’est nous qui gérons le lancement. Je peux piloter l’animation depuis les loges ou en étant face aux spectateurs grâce à une tablette”. Les lumières s’éteignent. La salle est plongée dans le noir. Cindy peut commencer à animer le spectacle. Pendant que les spectateurs ont la tête dans les étoiles, l’animatrice scientifique lit son texte d’une voix douce et rassurante, toujours à l’abri des regards. “J’ai un bureau magnifique”, s’extasie Sindy.
Sindy n’est pas cantonnée à une seule attraction. Dans la même journée, elle a animé le planétarium, a été à l'accueil, et a assuré une visite guidée. “On est super polyvalents, explique l'employée. On ne fait jamais la même chose dans une seule journée. Ça permet de ne pas s’ennuyer”. La journée se termine pour la centaine de salariés. Une journée comme les autres pour ces employés en attendant la période cruciale de la saison estivale. Frédéric Goullet garde en tête le prochain défi qui attend ses salariés : l’accueil de l’étape du Tour de France, en juillet prochain. Alors, le célèbre parc auvergnat tente encore d’attirer des petites mains qui pourront faire vivre ces attractions : “Nous sommes toujours ouverts à accueillir du nouveau personnel pour remplir les défis qui attendent notre parc, notamment à cette période”.
En attendant, ces hommes et ces femmes continueront de travailler tous les jours, parfois dans l'ombre, sur la face cachée d’un volcan bien particulier que l’on a baptisé, il y a plus de 20 ans, Vulcania.