Séquestration, trafic de drogue : ce que l’on sait du cadavre retrouvé sur le parking du CHU de Clermont-Ferrand

Après la découverte samedi 14 mai du corps d’un homme, visiblement roué de coups, sur le parking du CHU de Clermont-Ferrand, des suspects ont été identifiés et des mises en examen ont eu lieu. On fait le point sur l’avancée de l’enquête.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Un corps sans vie a été découvert sur le parking du CHU de Clermont-Ferrand, un peu après 13 heures samedi 14 mai, selon le parquet de Clermont-Ferrand, confirmant une information de La Montagne. Il a été ensuite assez rapidement identifié : cet homme, né en mai 1963 et originaire de Clermont Ferrand est “très défavorablement connu” des services de police, selon le procureur de la République de Clermont-Ferrand Eric Maillaud. L’homme compte une petite trentaine de condamnations sur son casier judiciaire, essentiellement liées au trafic de stupéfiants. L’homme a visiblement été roué de coups : ”Le corps tel qu'il a été retrouvé était tout de même extrêmement marqué au visage et sur le corps, avec un certain nombre de plaies manifestement importantes. Donc ça pouvait difficilement être un accident.” La police judiciaire a déclenché une enquête en urgence. 

Des images de vidéosurveillance

Un suspect a été identifié grâce à des images de vidéosurveillance, selon le procureur. Le corps a été retrouvé dans une zone boisée qui jouxte le parking du CHU “et l'exploitation des différentes caméras de vidéosurveillance, notamment celle qui mène au parking a permis de constater l'arrivée de 2 véhicules vers midi. Ils étaient occupés par 4 personnes et qui, on le voit sur les caméras, déchargent quelque chose de lourd en lisière d'une zone boisée”, indique le procureur. En analysant les images, les enquêteurs concluent qu’il s’agit du corps de la victime.  

Une tentative de fuite

Grâce aux immatriculations et à l’exploitation des images de vidéosurveillance, la police identifie un homme, très défavorablement connu lui aussi. Né en octobre 1978, il a 22 condamnations sur son casier judiciaire, dont de nombreuses pour des faits de violence. Selon Eric Maillaud, le suspect a tenté de prendre la fuite avant d’être arrêté à Puy-Guillaume : “ Au vu des mouvements, un véhicule qu'on charge, les enquêteurs sont intervenus en urgence et ils ont interpellé 5 occupants dans 3 voitures. On a le suspect, son neveu qui est beaucoup plus jeune et qui n’a pas d'antécédents judiciaires. On a sa sœur, condamnée en 2013, mais disons presque rien. Et puis 2 autres femmes, les 2 petites amies du suspect et son neveu.” Le domicile du suspect avait été nettoyé, rangé et quasiment vidé. " Tout ce petit monde s'apprêtait bel et bien à prendre la fuite”, précise le procureur. 

Une séquestration longue

Pour l’heure, on ignore pourquoi le corps de la victime a été déposé auprès du CHU. “ La seule chose qu'on arrive à savoir, ça reste vraiment le point central de l'enquête, c’est que la victime a vraisemblablement été retenue au domicile du suspect et séquestrée pendant presque 2 semaines. La loi fait d'ailleurs un distinguo entre la séquestration de moins de 7 jours, suivie d'une libération volontaire et la séquestration de plus de 7 jours, en l'occurrence non suivie d'une libération volontaire et qui est une qualification criminelle. C'est la Cour d'assises qui est encourue, indépendamment même du fait que à l'arrivée il y a un cadavre. D’une manière synthétique, c'est la perpétuité qui est encourue”, relate Eric Maillaud. 

La cause du décès inconnue

Face à une suspicion de séquestration de longue durée, le suspect reconnait que l'individu était chez lui, selon le procureur : “ On pense, sans que ce soit encore établi à ce stade, que tout ça doit être un peu sur fond de trafic de stupéfiants, de produits non payés, non livrés …” Dans la chronologie établie par les enquêteurs, le suspect aurait appelé sa famille le samedi matin pour l'aider à nettoyer l'appartement et aller déposer le corps de la victime. Les circonstances de la mort de la victime restent pour l’heure, inconnues : “Elle aurait été battue, mais elle aurait pu aussi tomber du 2e étage puisque le logement du suspect est au 2e étage. On a une problématique de séquestration sur fond de trafic de stupéfiants, quelqu'un qui est sans doute frappé à plusieurs reprises, molesté, qui est peut-être en plus tombé du 2e étage, sûrement en cherchant à prendre la fuite qui malheureusement décède.” Le suspect quant à lui se mure dans le silence.  

Le suspect mis en examen

Le parquet ignore, pour l’heure, quelles blessures ont pu causer la mort : “Il y a des lésions multiples qui, prises individuellement, n'expliquent pas forcément le décès. Il semblerait, par contre, qu'une fracture de côtes ait pu blesser le cœur. Les médecins légistes ont pour l'instant du mal à distinguer ce qui pourrait relever de de violences physiques importantes ou d'une chute d'assez grande hauteur.” Le suspect et sa sœur ont été présentés au juge d'instruction. Son neveu, malade, est toujours hospitalisé. Le suspect a, pour l’heure, été mis en examen pour séquestration aggravée d'une part et meurtre d'autre part. Il a été placé en détention provisoire. La sœur a été placée sous contrôle judiciaire. Le procureur entend faire appel de ce placement : “ Je considère qu'elle est quand même venue pour nettoyer parce qu'il y a un mort et pour aider son frère à prendre la fuite. Ça me paraît justifier d'une sévérité un petit peu plus grande, et ça permettrait d'éviter qu'elle ne puisse ensuite contacter les uns ou les autres pour mettre au point une version des faits la plus neutre possible et la plus favorable possible à son frère.”. La direction territoriale de la police judiciaire est chargée de cette enquête.  

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information