Six ans après sa fermeture, un important site industriel connaît un rebond économique, près de Clermont-Ferrand

Il y a un peu plus de six ans, l'usine de tabac de la SEITA, à Riom, dans le Puy-de-Dôme fermait ses portes. À l'époque, tout un territoire s'inquiétait de voir disparaître un morceau de son tissu industriel. Depuis, le site a été repris et de nouveaux emplois ont été créés. Une évolution possible grâce à une convention de revitalisation.

Un site industriel renaît de ses cendres. Un peu plus de six ans après sa fermeture, l’ancien site de l’usine de tabac, située à Riom, près de Clermont-Ferrand, voit de nouveaux de l’activité. Depuis 2019, le groupe Bacacier, spécialiste de l’habillage métallique des bâtiments, a installé son siège. Une implantation qui transforme les 80 000 m² de la fabrique de cigarettes en une mégausine.

"Ici, dans les mois qui viennent, on va démarrer deux lignes de production majeure. Une ligne de production de panneaux sandwich et une ligne de production d’isolant", explique Eric Tilleau, membre du comité exécutif du groupe Bacacier. Un développement qui va accroître le nombre d'emplois. "Aujourd’hui, on occupe 100 personnes sur le site. Et on va monter à 250 personnes dans un avenir proche, d’ici 18 mois environ."

1,4 million d'euros pour revitaliser le territoire de Riom

L’industriel a déjà investi 60 millions d’euros pour redonner vie aux lieux. Un soulagement pour le bassin d’emplois riomois dont l’annonce de la fermeture de l’usine de la SEITA, en février 2017, a été ressentie comme un désastre économique à venir pour tout le territoire. À l’époque, la population craint un désastre économique. "Ce sont nos petits-enfants qui n’auront peut-être pas de travail parce que les entreprises s’en vont", exprimait l'un des participants aux manifestations.

Pour éviter ce scénario catastrophe, une convention de revitalisation est signée l’année suivante entre l’Etat et l'industriel pour revitaliser le bassin d’emplois. Le fabricant de tabac verse près d’1,4 million d'euros pour financer des subventions aux entreprises. "Elles ont pu aider des activités agricoles, artisanales, des activités de service. Aussi aider la création d’entreprises, des publics plus particulièrement éloignés de l’emploi ou en difficultés", liste Pascale Rodrigo, sous-préfète de Riom.

L'aide a profité aux entrepreneurs du territoire

Non loin de l’ancienne usine, un atelier de machines mécaniques et son bureau d’études ont pu profiter de l’aide au développement. En 2018, un entrepreneur fait le pari d’accroître son activité. Il reçoit un coup de pouce de 50 000 euros. "Cette aide, qui est remboursable et d’ailleurs a été remboursée à ce jour, constitue environ 5 % du montant global du financement. Mais ces 5 % ont un effet important sur les 95 autres", rapporte Eric Bulle PDG de CRP et BEM.

Il affirme que l'aide du FMR 63 (Fonds Mutualisé de Revitalisation du Puy-de-Dôme) "nous a permis de servir de levier vis-à-vis d’autres financeurs que sont les banques, ou la BPI (Banque Publique d’Investissement)". Montrant que le projet était viable, ce coup de pouce a permis à la société de passer de 10 à 20 salariés en un an.

310 emplois directs et indirects créés

Au total, la convention de revitalisation a permis la création de 310 emplois directs et indirects. Malgré la disparition de l’usine de cigarettes, l’économie du bassin riomois se développe, comme témoigne le maire de la commune, Pierre Pécoul : "Aujourd’hui, on est quand même à un niveau d’emplois qui est relativement correct. Il y a le commerce qui est important sur la ville de Riom, le tourisme. Et aujourd’hui, le tourisme nous ramène énormément de monde aussi. Je crois qu’il faut qu’on se penche énormément sur ce secteur."

De leur côté, les 232 employés licenciés par la SEITA ont été accompagnés. Selon le fabricant de tabac, 90 % d’entre eux auraient rebondi depuis la fermeture de leur usine.

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