La Seita, filiale française d'Imperial Tobacco, vient d'annoncer la fermeture de son site de Riom. En tout, 239 emplois sont péril. Dans le centre-ville, habitants et commerçants sont sonnés. Les élus eux aussi réagissent et se mobilisent.
C'est toute une ville qui est sous le choc. Après l'annonce de la fermeture de l’usine de la Seita, mardi 29 novembre, l’inquiétude est palpable dans les rues de Riom, au nord de Clermont-Ferrand. 239 emplois sont sur la selette et les commerces craignent aussi que cela ait des conséquences sur leur chiffre d’affaire.
« C’est une catastrophe pour la ville, déplore Brigitte Pignol, une commerçante du centre-ville. Riom, c’est une ville qui est en train de mourir, de moins en moins de gens viennent. Si la Seita ferme, c’est la mort de Riom ».
L’usine a ouvert ses portes en 1882. Avec cette annonce, c’est un pan de l’histoire locale qui menace de s’effondrer. « C’est triste pour la ville. L’usine faisait partie du patrimoine » regrette un habitant. « Nous travaillons avec tous les élus politiques et nous souhaitons rencontrer prochainement la direction de la Seita de venir à Riom pour nous transmettre le dossier. Cela nous permettra de voir comment, demain, on va pouvoir réagir pour la reprise de ces emplois » a quant à lui déclaré le maire de Riom, Pierre Pécoul.
Les élus du Puy-de-Dôme interpellent le gouvernement
L'annonce a fait également vivement réagir les élus puydômois. La députée Christine Pirès-Beaune a interpellé le gouvernement à l'Assemblée nationale aujourd'hui sur cette fermeture.« Ce grand groupe multinational jette des salariés, leurs familles et tout la région de Riom dans le désarroi à seule fin de satisfaire leurs actionnaires et leurs profits. Monsieur le Premier ministre, face à l’injustice qui touche les salariés et le bassin riomois, nous nous tournons vers vous. Face à cette décision inique prise par Imperial Tobacco, quelle va être lé réaction du gouvernement français ? A t’il les moyens de faire revenir en arrière Imperial Tobacco ? », a-t-elle déclaré dans l’hémicycle le 30 novembre, rappelant la fermeture, tout aussi brutale, du site de Carquefou en 2014, dont certains employés sont arrivés à Riom il y a moins d’un an.
Le président du Conseil départemental Jean-Yves Gouttebel a voulu, lui aussi, interpeller le gouvernement. Il s’est fendu d’une lettre de doléances au secrétaire d’État chargé de l’industrie, Christophe Sirugue. « Sur le plan local, cette décision est une véritable catastrophe pour le bassin d’emplois riomois, déjà touché depuis plus d’une vingtaine d’années par de nombreuses restructurations ou fermetures d’entreprises, » signale l’élu dans son courrier, consultable dans son intégralité ci-dessous.
À Riom, tout le monde espère qu'un repreneur va se manifester rapidement, et qu'un maximum d'emplois sera sauvé.
Monsieur Christophe SIRUGUE
Secrétaire d’État chargé de l’industrie
Ministère de l’Économie et des Finances
Clermont-Ferrand, le 30 novembre 2016
Monsieur le Secrétaire d’État,
Nous venons d’apprendre, de manière brutale, ce mardi 29 novembre 2016, que la Seita – filiale française du groupe cigarettier britannique Imperial Tobacco - vient d’annoncer à son comité central d’entreprise qu’elle envisage la fermeture de son site de production de Riom, situé dans le département du Puy-de-Dôme.
Cette annonce, que je qualifie d’incompréhensible – unique guidée par une recherche de rentabilité financière à court terme et de compétitivité alors que le groupe vient d’enregistrer des bénéfices records cette année – a été prise sans aucune concertation et va entraîner la suppression de 239 emplois.
Sur le plan local, cette décision est une véritable catastrophe pour le bassin d’emplois riomois, déjà touché depuis plus d’une vingtaine d’années par de nombreuses restructurations ou fermetures d’entreprises.
Ainsi, par la présente, j’attire votre plus grande attention sur ce dossier et je souhaiterais que vous puissiez, le plus rapidement possible, intervenir auprès des dirigeants du groupe Imperial Tobacco et de sa filiale française la Seita pour les faire revenir sur cette décision.
En vous remerciant par avance de bien vouloir m’informer des démarches que vous entreprenez, je vous pris de croire, Monsieur le Secrétaire d’État, à l’expression de ma haute considération.
Le Président du Conseil départemental,
Jean-Yves Gouttebel