À Guise dans l'Aisne, Mob-ion s'était implantée sur une friche afin de produire des scooters électriques. Un modèle innovant qui semblait promis à un bel avenir. Hélas, l'aventure a tourné court. En proie à des difficultés, financières, la liquidation judiciaire de l'entreprise vient d'être prononcée.
Il n'y a déjà plus âme qui vive sur le site de Mob-ion à Guise dans l'Aisne. Mi-décembre, le tribunal de commerce de Pontoise a prononcé la liquidation pure et simple de ce fabricant de scooters électriques.
L'entreprise avait débuté son activité il y a deux ans sur une ancienne friche industrielle. Elle était porteuse d'espoir pour tout le bassin d'emploi. C'est donc une certaine déception pour les habitants rencontrés. "C'est toujours une perte économique pour la ville de Guise, ça, c'est clair. Mais bon, malheureusement, aujourd'hui, dans les industries, il n'y a pas que Guise qui souffre, c'est général."
"C'est une déception, parce qu'il n'y a quand même pas beaucoup de travail à Guise et là cela en fait encore moins. Surtout la manière dont ça s'est passé, enfin d'après ce que l'on sait", réagit un autre habitant.
"Je ne pensais pas que ce serait si rapide"
Nous n’avons pu rencontrer la quinzaine de salariés de Mob-ion. L’entreprise assemblait ce scooter électrique dont les pièces pouvaient être réemployées. Mais l’activité n’a jamais atteint les 30 000 engins produits par an annoncés.
Pour le président de Mob-ion joint par téléphone : le modèle économique n’est pas en cause, il estime qu’une campagne de dénigrement de l’entreprise a fait fuir banques et investisseurs. Le maire de Guise, lui, ne peut qu’observer. "Je n'ai pas de contact particulier avec la direction, mais cela fait un moment que cela revient à mes oreilles, aussi bien en mairie qu'en ville, que c'est compliqué, qu'ils ont du mal à trouver des fonds. Je m'attendais au pire, mais je ne pensais pas que ce serait si rapide."
De nombreuses rumeurs continuent de circuler concernant la gestion de l'entreprise. En juin dernier, une perquisition avait été menée dans ses locaux dans le cadre d'une enquête pour suspicion de détournement de fonds. Des faits au sujet desquels son dirigeant continue de s'inscrire totalement en faux, sans que l'on sache vraiment où en est cette procédure.
À la veille des fêtes de fin d'année, la fin de Mob-ion constitue évidemment une mauvaise nouvelle pour son personnel et pour la ville.
Édité par Eline Erzilbengoa / FTV