L'enseigne de bricolage Castorama a annoncé le 28 novembre à ses collaborateurs la mise en place d'un dispositif de départs volontaires au siège de Templemars (Nord). La procédure pourrait impacter jusqu'à 100 collaborateurs dans le cadre d'une rupture conventionnelle collective.
La série noire continue chez les grandes enseignes nordistes. Après ArcelorMittal et Auchan, c'est au tour de Castorama.
Le géant du bricolage a annoncé le 28 novembre 2024 le lancement d'un dispositif de 100 départs volontaires sur son siège de Templemars (Nord), dans le cadre d'une rupture conventionnelle collective.
Jusqu'à 100 emplois impactés à Templemars
L'enseigne du groupe britannique Kingfisher a fait savoir par voie de communiqué la mise en place, depuis mars 2024, d'un "plan stratégique" pour renouer avec la rentabilité et la compétitivité. "Ce plan inclut des initiatives stratégiques visant à reconquérir des parts de marché, des efforts sur les coûts, ainsi qu'un programme d'optimisation et de modernisation de son réseau de magasin."
Ce plan s'accompagne visiblement d'une refonte de ses effectifs que la direction justifie de la sorte : "Castorama souhaite adapter les effectifs du siège de Templemars à ses nouvelles priorités stratégiques". En proposant le départ volontaire à 100 collaborateurs et collaboratrices, un emploi sur sept est impacté sur le site de Templemars, mais cela ne devrait impacter aucun magasin.
Le groupe Kingfisher faisait état le 25 novembre d'un chiffre d'affaires trimestriel de 3,87 milliards d'euros, soit une baisse de 0,6% en un an selon l'AFP. "Concernant l'année prochaine, les récentes évolutions politiques et macroéconomiques font peser une plus grande incertitude sur les perspectives de nos marchés", estime le directeur général du groupe. Si l'on s'intéresse uniquement aux résultats de Castorama, cette baisse de chiffre d'affaires monte à 7,7%.
"On pouvait s'y attendre"
Du côté des syndicats, on avait senti le vent tourner. "On pouvait s'y attendre, mais on ne savait pas comment ça allait se passer", réagit Jean-Paul Gathier, délégué syndical central FO chez Castorama, quelques heures après l'annonce de son employeur.
Avant même cette annonce pour les employés du siège, la situation s'était déjà tendue en magasin. "Les effectifs ont réduit depuis une année de 12 000 à 11 000 personnes. Cela s'est fait par un turn-over naturel, mais les gens n'ont pas été remplacés, ce qui dégrade les conditions de travail des salariés qui restent : épuisement professionnel, stress, tensions, dégradation physique..." poursuit le syndicaliste, employé chez Castorama depuis 27 ans. Lorsqu'il compare la situation des magasins avec le siège, il estime que le taux de turn-over est beaucoup plus faible au siège. "Ils doivent donc pousser des gens dehors".
En prenant la décision de le faire via une rupture conventionnelle collective, il explique que c'est la procédure la moins couteuse pour l'entreprise, mais qui comporte tout de même des risques. "Les salariés ne sont pas obligés d'accepter la rupture conventionnelle collective" détaille-t-il. "En fonction des conditions de départ proposées cela peut créer un appel d'air ou alors les gens vont préférer la sécurité."
Ceux qui partiront sont ceux qui ont le plus de chances de retrouver un emploi sur le marché.
Jean-Paul GathierDélégué syndical central FO - Castorama
Mais peu importe les conditions de ce dispositif de départs volontaires, "nous sommes inquiets pour l'avenir de Castorama. On est sur une stratégie défensive, on a perdu notre leadership" poursuit Jean-Paul Gathier. "Selon le profil de ceux qui vont partir, on risque de perdre des compétences clés pour l'entreprise et donc demain, de se retrouver en manque de compétitivité. Ceux qui partiront sont ceux qui ont le plus de chances de retrouver un emploi sur le marché."
Une réunion est prévue le 12 décembre pour éclaircir les postes éligibles au dispositif de départs volontaires, et les mesures d'accompagnements qui seront proposés aux collaborateurs. D'ici là, Castorama l'assure, elle proposera "un cadre dédié et protecteur" aux volontaires.