Large plan de licenciement chez Valeo. Le sous-traitant automobile a annoncé, mercredi 27 novembre, la suppression d'environ 900 emplois partout en France, dont 97 sur le site d'Amiens. Salariés et élus veulent poursuivre les négociations.
Nouveau coup dur pour l’industrie automobile. L’équipementier Valeo a annoncé la suppression de 869 emplois en France, mercredi 27 novembre. Au total, huit sites français sont concernés par cette décision. Parmi eux : l’usine au nord d’Amiens.
97 postes disparaîtront sur les 750 de l'entreprise. "C’est la consternation", avoue Gino Croisy, délégué syndical FO. "C’est très compliqué pour nous depuis cette annonce".
L'usine amiénoise envisage deux dispositifs pour les emplois touchés :
- Plan de départ volontaire pour 50 opérateurs de production.
- Plan de sauvegarde à l’emploi (PSE) pour les salariés restants : 47 techniciens et ingénieurs seront accompagnés dans leur licenciement économique.
L’équipementier automobile n’a pas précisé l'échéance de ces suppressions de postes.
L'automobile touchée de plein fouet
Spécialisé dans les systèmes électroniques et d’éclairage, le poids lourd industriel souffre de la baisse des ventes en Europe, mais également de l’électrification des véhicules. "Ce qui nous tue, c'est la voiture électrique", affirme Gino Croisy. Pour rappel, les moteurs thermiques neufs seront interdits à la vente à partir de 2035, "c'est ça qui pose problème. On a plus de travail du coup".
En 2023, un premier plan social avait été mis en place pour 89 employés. "On sort à peine d'un plan de licenciement qu'on en a un nouveau".
Je refuse de voir, après Whirlpool, Metex, Watts et maintenant Valeo, mon territoire encore dépouillé de son industrie.
Rémi Cardon, sénateur PS de la Somme
Gino Croisy assure que Valeo "souhaite juste préserver les marges, en délocalisant". Un constat partagé par Rémi Cardon, sénateur PS de la Somme : "la crise automobile, on la connaît. Mais est-ce qu'on voit une seule stratégie de l'État sur ce domaine ? Aucune."
"Ces industriels reçoivent de l'argent public, et qui après délocalisent. Les employés demandent plus de considération. C'est un choc, des familles entières sont laissées sur le carreau".
L'élu s’est rendu sur le site, ce jeudi 28 novembre, pour apporter son soutien aux salariés. Ce dernier refuse de voir "après Whirlppol, Metex, Watts et maintenant Valeo, mon territoire encore dépouillé de son industrie. Les salariés n’ont pas à payer pour les erreurs des actionnaires et de l’État".
À ce sujet, Rémi Cardon avait interpellé la veille, lors d’une question au gouvernement, le ministre de l’Économie. "30 minutes plus tard, le plan social était annoncé" :
Destruction d’emplois dans le secteur industriel : « Face à une mondialisation du libre échange à tout va, vous n’avez pas joué votre rôle, vous avez laissé faire et vous vous êtes laissé faire », déplore @Cardon_Remi. #QAG pic.twitter.com/GgdhU6ImUZ
— Public Sénat (@publicsenat) November 27, 2024
Les élus appellent aux négociations
De leur côté, Hubert de Jenlis, maire d’Amiens et Alain Gest, président d’Amiens Métropole, ont réagi à cette nouvelle dans un communiqué commun. Tous les deux rappellent que le site n’est pas concerné par un projet de fermeture "et devrait rester une unité stratégique du groupe en Europe".
Ils "adressent un message de solidarité aux salariés concernés et à leurs familles" et comptent prochainement rencontrer la direction :
Contactée, la direction de Valeo n'a pour l'heure pas répondu à nos sollicitations.