Au lendemain de l'annonce de la fermeture du site de Denain (Nord) qui emploie 21 personnes, les salariés d'ArcelorMittal de toute la région des Hauts-de-France se mobilisent mardi 26 novembre 2024. Ils dénoncent une décision "scandaleuse".
Ils convergent du Nord, du Pas-de-Calais et de l’Oise, en direction du site ArcelorMittal de Denain. Tout s’est mis en place très rapidement après le "coup de massue", concède Cédric Brun, chargé de la politique industrielle à l’union départementale de la CGT du 59. Lundi 25 novembre 2024, l’annonce de la fermeture des sites de Denain et de Reims - qui emploient respectivement 21 et 113 salariés - annoncée en CSE a pris tout le monde de cours.
Il a donc fallu réagir vite. "Nous organisons une journée de mobilisation à compter de 11h30 devant le site de Denain, totalement à l’arrêt", raconte le responsable syndical, également conseiller régional insoumis des Hauts-de-France. Parmi les prises de paroles programmées, celles des premiers concernés évidemment, mais également celles d'élus du territoire et des députés.
Des salariés de Dunkerque en route vers Denain
La vingtaine de salariés du site ArcelorMittal de Denain va être rejointe par des salariés venus d’autres sites régionaux du groupe sidérurgiste, dont celui de Dunkerque. Un bus complet a pris la route ce mardi 26 novembre 2024 dans la matinée et devrait arriver vers midi à Denain.
"Ce qui se passe, c’est dégueulasse, dénonce Gaëtan Lecocq, secrétaire général de la CGT d’Arcelor Dunkerque en route vers le Denaisis. Quand on voit le peu de reclassements qu’ils proposent alors que nous sommes en sous-effectif dans tous nos sites français, c’est incompréhensible".
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Selon lui, le site de Dunkerque pourrait lui aussi être menacé, alors que le groupe sidérurgiste a décidé de retarder son projet massif d’acier décarboné. "Il faut qu’on montre notre soutien total et qu’on montre qu’on ne va pas se laisser faire, avant d’ajouter. Il faut que Denain et Reims continuent de vivre, car si on laisse faire ça, c’est le début d’une longue liste noire".
Avec 21 emplois supprimés, Denain "revoit planer les fantômes du passé"
Des suppressions de postes que la direction d'ArcelorMittal justifie par "un marché en baisse de 30% depuis 2019" et "les importations extra-européennes à bas prix (qui) déséquilibrent les conditions de concurrence". Hormis ces deux sites, l’activité des centres de services d’ArcelorMittal, qui transforment des bobines d'acier en feuilles de tôles, vendues à des clients dans l'automobile, la construction et l'industrie, est implantée dans 5 autres sites de France.
"On s’attendait à ce qu’ils permettent au moins le reclassement de tous les salariés, ce qui n’est pas le cas", répond le responsable syndical. Sur les 135 emplois supprimés – dont 21 à Denain, 113 à Reims et un à Ottmarsheim dans le Haut-Rhin, selon la direction – seuls une "petite vingtaine" de reclassements va être proposée, selon Cédric Brun. "C’est tout simplement scandaleux".
📣 Fermeture d’ArcelorMittal Denain et Reims !
— Brun Cédric (@BrunCdric2) November 25, 2024
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Une décision "brutale" qui, dans le Denaisis, rappelle de mauvais souvenirs. "Avant, ArcelorMital Denain était la SLPM, une filiale d’Usinor (le groupe avait licencié plus de 5500 personnes en 1978 avant de fermer, NDLR). Symboliquement, entendre cette nouvelle fermeture d’usine c’est difficile. Le Denaisis est largement sinistré à la suite de la casse de la sidérurgie, et ça continue. Mais on ne va pas se laisser faire".