Le groupe Danone, fragilisé par la pandémie de COVID, a annoncé lundi 23 novembre vouloir supprimer entre 400 et 500 postes dans ses sièges en France. Chez Volvic, marque du groupe située dans le Puy-de-Dôme, les syndicats se veulent vigilants.
Lundi 23 novembre, le géant agroalimentaire français Danone, malmené par la pandémie de COVID, a indiqué son intention de supprimer jusqu'à 2 000 postes dans ses sièges en France et à l'étranger afin de "simplifier" son organisation, renouer avec la croissance et augmenter sa rentabilité. "Sur la France, ce seront 400 à 500 personnes", "essentiellement des directeurs, des managers", qui seront concernées par ces suppressions de postes, a précisé à l'AFP le PDG de Danone, Emmanuel Faber. Ces annonces ont éveillé quelques inquiétudes de la part de certains salariés de l’usine de Volvic, dans le Puy-de-Dôme, propriété du groupe Danone. Le site, situé près de Clermont-Ferrand, compte environ 900 salariés.
Des syndicats dans l'attente
Certains délégués syndicaux se veulent prudents. Laurent Pouillen, responsable FO, indique : « A propos de Volvic il n’y a pas d’information précise sur ce sujet. Les annonces concernent les sièges et donc Volvic est un site industriel et ne serait pas pour l’instant concerné par ce plan de suppression de postes. Pour autant le groupe communique sur sa façon de vouloir digitaliser et robotiser les sites de façon à améliorer leur efficience, donc il y aura je pense une attention particulière de nos délégués concernant Volvic. Pour le site de Volvic, il est très difficile de lancer des alertes ou des inquiétudes auprès des salariés. Il faudra voir en fonction du développement et des exécutions locales de ce plan d’économies ». Il ajoute : « L’ensemble de la catégorie des eaux a subi des difficultés. Il y a une nécessité d’investir dans ces marques de Danone, pour autant, ce que l’on condamne, c’est que le levier d’ajustement concerne l’emploi. Il y avait d’autres leviers, comme les dividendes. Vu la crise, il aurait été préférable que Danone conserve l’intégralité ou une partie du capital reversé dans le cadre des dividendes pour réinvestir sur les marques ».Une entreprise dite à mission
Récemment, le groupe Danone avait annoncé sa volonté de suivre de nouveaux objectifs. L’annonce de la suppression de nombreux postes en France et à l’étranger suscite une certaine incompréhension. « Les salariés se posent des questions sur le rôle d’une entreprise à mission. Danone avait communiqué sur le fait qu’elle se tournait vers d’autres engagements que celui de la rentabilité et regarde des objectifs environnementaux et sociétaux. Malheureusement on constate que ce plan n’a que pour seul objectif la course à la rentabilité avec ses concurrents. Il y a des incompréhensions sur ce plan » confie le responsable FO.Bruno Courteix, délégué syndical CGT, partage ces inquiétudes : « Ca va se passer au niveau du groupe. A Volvic, il y a le service paie et recherche et développement notamment. On ne sait pas comment le vent va tourner pour eux. On a des inquiétudes bien sûr. Mais on ne sait pas comment ça va se passer. Il y aura des impacts, pour les conditions de travail et sur le plan psychologique. Ca ne fait jamais plaisir d’entendre dire qu’il va y avoir 500 suppressions d’emplois pour Danone ».Il y aura des impacts, pour les conditions de travail et sur le plan psychologique
Il dénonce la recherche du profit des actionnaires : « Certes les habitudes des consommateurs ont changé. Ils privilégient les grands formats dans les supermarchés. Nos petits volumes comme les 50 cl ont été en difficulté car ils se vendent moins alors qu'ils sont le mieux valorisés. Mais le groupe a communiqué qu’il voulait faire plus de marge, au-delà de ce qui était prévu. Par cette réorganisation, il veut faire plus de marge et augmenter la productivité. Mécaniquement, les conditions de travail vont être dégradées. Ce plan est juste là pour payer les profits des actionnaires. Nos inquiétudes portent sur les salaires et le maintien de l’emploi. Il y a une politique de gel des embauches. La plupart des départs en retraite ne sont pas remplacés ». Fréderic Bonnichon, président de Riom Limagne et Volcans, souligne quant à lui : « Je n’ai pas d’information précise. J’ai vu le communiqué de Danone. Je crois comprendre que des emplois plutôt fonctionnels sont touchés ou des emplois de siège plutôt que de site. Toute crise ou tout ajustement d’effectifs dans un groupe peut avoir des répercussions. On est vigilants mais pas encore inquiets ».Ce plan est juste là pour payer les profits des actionnaires