Après trois matches à l'extérieur bien négociés (deux nuls et une victoire), Clermont, avec six essais, a eu la main lourde envers le Racing 92, étrillé 47 à 10, samedi au Parc Marcel-Michelin, en match de la 4e journée de Top 14 de rugby au cours duquel le suspense a été vite tué.
C'était le premier match cette saison des Clermontois dans leur stade après la réfection du terrain et la pose d'une pelouse hybride, nouvelle génération.
Trois mois et demi après une demi-finale traumatisante pour les Clermontois face au Racing perdue 34-33 après prolongation, aujourd'hui champion de France en titre, les hommes de Franck Azéma ont pris une éclatante revanche et empoché leur premier bonus offensif de la saison.
Arthur Iturria, 2ème ligne de Clermont, explique ainsi la stratégie finalement simplissime de l'ASM : "On voulait les prendre à la gorge dès le début de match. C'est important face à des grosses équipes comme ça. Devant, on a fait le boulot que ce soit en mêlée ou en touche. Il n'y avait pas forcément de revanche dans l'air, mais on avait un peu en tête qu'on se l'était un peu fait mettre à l'envers l'année dernière et qu'on avait pas perdu sur le jeu. Donc, on avait envie de se rassurer, de voir qu'on était toujours capable de rivaliser avec l'équipe sur le jeu et pas sur une question d'arbitrage".
Omniprésente dans le combat et dominatrice en mêlée, l'ASM a fini par étouffer le Racing. Un numéro de funambule de Noa Nakaitaci, qui se déjouait avec malice de la défense visiteuse, venait offrir le premier essai de son équipe (15').
L'ailier international français, a été dans tous les bons coups, quand il s'est agi d'aller défier la défense adverse. Auteur de deux nouveaux essais en force (51' et 65'), Nakaitaci a réalisé un triplé et a clairement pesé dans cette rencontre.
Morgan Parra ne manquait pas de conforter l'avance de Clermont avec un sans-faute au pied samedi soir (6/6).
Fébrile et indiscipliné, le Racing a vu deux de ses joueurs écoper d'une exclusion temporaire, Albert Vulivuli (23') et Viliamu Afatia (35'). Clermont n'en demandait pas tant et en profitait pour inscrire deux essais, l'un de pénalité (23') et le second par Camille Lopez (27'), qui, comme libéré par le départ de Brock James à La Rochelle, a pris les clés du camion "jaune et bleu". En revanche, défaillant au pied quand il a fallu remplacer Morgan Parra, Lopez a raté deux transformations.
Les Racingmen, dépassés par les événements, ont payé leur indiscipline. L'absence de nombreux joueurs cadres explique aussi le manque de répondant samedi au stade Michelin. Chris Masoe a tenté à certains moments de relancer la machine francilienne, en vain. L'ailier Sean Robinson sauvait malgré tout l'honneur en fin de match pour le Racing, sur un essai en solitaire (76').
Battus à trois reprises la saison dernière par le Racing, les Clermontois n'ont, cette fois-ci, pas tremblé, remettant les pendules à l'heure, avant de recevoir l'Union Bègles-Bordeaux, samedi prochain. Pour Franck Azéma, l'entraîneur de Clermont, l'issue de cette rencontre est forcément positive. "On avait une grosse opposition devant nous donc on savait qu'il fallait élever le curseur. Il fallait qu'on soit plus réaliste par rapport à ce qu'on avait produit avant dans les autres matchs. On a réglé cela. La discipline était aussi intéressante et le fait de retrouver le Michelin, notre public et partager avec eux tout ça, c'était bien. L'an dernier, on a perdu trois fois contre eux, on a essayé de corriger certaines choses et on a signé une bonne performance. On ne va pas s'enflammer mais c'est bon de valider le bon début de saison qu'on a fait à l'extérieur, de montrer qu'on monte crescendo et qu'on capitalise de la confiance. Il faut rester vigilent mais continuer de construire là-dessus".