Depuis le 21 juillet, le dispensaire Emile-Roux de Clermont-Ferrand propose des créneaux de vaccination contre la variole du singe. Mais le centre ne dispose que de 60 doses par semaine.
Depuis le samedi 21 juillet, les coups de fils reçus au dispensaire Emile-Roux de Clermont-Ferrand sont nombreux. En effet, ce centre qui dépend du Conseil départemental propose des créneaux de vaccination contre l’épidémie de variole du singe. Les rendez-vous sont très prisés. Laurine Dallard, médecin généraliste au dispensaire, explique : “Il y a beaucoup de demandes. On est restreints en doses. Initialement, on avait 40 doses de vaccin par semaine et là, depuis cette semaine, on va pouvoir monter à 60 doses. Cela ne suffit pas par rapport aux demandes qu’on enregistre. On a toujours plus de demandes que de doses disponibles à l'heure actuelle, mais peut-être parce que c'est le début. On verra comment cela continue dans les semaines à venir. Je pense que si la demande continue de monter, on doit pouvoir se débrouiller pour avoir des doses en plus ”. Le dispensaire agit en complément du CHU de Clermont-Ferrand. “Au CHU Gabriel-Montpied de Clermont-Ferrand, la vaccination est aussi possible, au service des maladies infectieuses. Elle s’adresse aux personnes qui sont cas contact ou symptomatiques. Au dispensaire, on fait de la vaccination préventive” poursuit Laurine Dallard. A partir de vendredi 5 août, le CeGIDD de Moulins ouvre des plages de vaccination contre la variole du singe. Il y aura donc 3 centres pour administrer le vaccin en Auvergne.
La stratégie de l’ARS
La médecin confie : “Je ne sais pas pourquoi il y a peu de centres de vaccination en Auvergne. C’est l’ARS qui a la main dessus. Les cas recensés se trouvaient essentiellement dans le Rhône et l’Isère. L’ARS a mis la priorité sur Lyon et Grenoble. Ici, les personnes qui viennent se faire vacciner ne sont pas vraiment inquiètes mais on sent un réel intérêt pour le vaccin”. Laurine Dallard rappelle à qui est destiné le vaccin contre la variole du singe : “Les personnes éligibles à la vaccination sont des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes multipartenaires, les personnes transsexuelles avec des multipartenaires, les travailleurs du sexe et en général les personnes multipartenaires”. Si vous êtes éligible, deux cas de figure se présentent alors : “Pour les personnes qui ont eu la vaccination antivariolique dans les années 80, une seule dose suffit. Pour les autres, il faut une dose et un rappel entre 28 jours et 2 semaines de plus. La vaccination est efficace à peu près 2 semaines après la 2e dose de vaccin ou après la première si une seule dose suffit”.
L’importance de la vaccination
La médecin insiste : “La vaccination est essentielle. Elle permet d’éviter la propagation. Cette maladie provoque des éruptions qui peuvent toucher les paumes des mains, les plantes des pieds, les muqueuses. Ce sont des lésions très douloureuses et elles sont contagieuses. Le mode de transmission est essentiellement cutané, par frottement des lésions qui sont sur la peau et sur les muqueuses. Cela arrive surtout lors des rapports sexuels. Cela peut aussi se transmettre via les gouttelettes. Avant l’apparition des lésions, on peut avoir de la fièvre, comme un symptôme grippal ”. Elle continue : “Afin d’établir un diagnostic, on peut faire des prélèvements PCR au niveau des lésions et au niveau nasopharyngé et les prélèvements sont envoyés au laboratoire pour être analysés”. Si vous souhaitez prendre rendez-vous au dispensaire Emile-Roux, il suffit de composer le 04 73 14 50 80. Un agent d’accueil vous répond et oriente l’appel vers un infirmier. Ce dernier propose alors un rapide questionnaire pour savoir si vous êtes éligible à la vaccination.