Vente du muguet à la sauvette : "une concurrence déloyale" dénoncée par ces fleuristes de Clermont-Ferrand

Les fleuristes de Clermont-Ferrand sont ravis d'ouvrir leur magasin le 1er mai. L'an dernier, leur boutique était fermée en raison du confinement. Cependant la concurrence grandissante de la vente de muguet, à la sauvette, les inquiète de plus en plus. 

C’est une tradition qui dure depuis le XVème siècle et que l’on attend, tous les ans, avec impatience : offrir ou se faire offrir du muguet le 1er mai. Cela porte bonheur !

Cette année, la vente est de nouveau autorisée. En raison de la pandémie de COVID-19, la France était confinée l’an dernier laissant un goût amer aux professionnels. La vente aux étals des fleuristes comme celle dans la rue avaient été interdites. Seules les livraisons et le retrait par commande étaient autorisés.

"Cela fait du bien d’être ouvert. Cette année c’est le grand retour !" déclare joyeusement Angeline Correia, vendeuse chez un fleuriste de Clermont-Ferrand. Dans son magasin, une cinquantaine de pots et plus de cent-cinquante brins attendent les clients. "C’est un moment important pour nous. C’est la fête du travail. Et puis, le muguet porte bonheur" ajoute-t-elle.

Nicole Dumas, également fleuriste dans la capitale auvergnate se réjouit : "Nous avons la chance d’être ouverts. Certains magasins sont fermés actuellement. Nous allons pouvoir fêter le 1er mai. C’est vraiment une très bonne nouvelle". Comme ses consœurs, Anne Debruyne est ravie : "L’année dernière ma boutique était fermée. Je n’avais pas mis en place de click and collect. Je suis très contente de pouvoir faire le 1er mai. Je suis optimiste, en plus, c’est un samedi. Je pense que les clients seront au rendez-vous et qu’ils soutiendront leur fleuriste. C’est une belle tradition. C’est un moment de partage avec sa famille, ses amis et ses proches. Cela fait du bien surtout en cette période".

"La vente à la sauvette est une concurrence déloyale"

Si elle est autorisée, cette année, la vente de muguet est strictement encadrée par le Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation. Elle aura lieu dans les commerces déjà ouverts et listés dans le décret du 19 mars 2021 : les fleuristes, les jardineries et les enseignes de la grande distribution. Les particuliers sont également autorisés à vendre sur la voie publique, dans le respect de la limite des rassemblements à six personnes maximum.

"En ce moment, ce n’est pas simple économique. J’aurais aimé que le gouvernement le prenne en compte cette année et qu’il interdise la vente à la sauvette. C’est une concurrence déloyale. Nous, nous payons le muguet et la TVA". Puis, elle ironise : "Peut-être que le gouvernement pourrait nous offrir la TVA cette année!". Une concurrence dénoncée également par Nicole Dumas : "La Fédération se bat pour que le muguet soit bien du muguet ramassé dans les bois. Mais ce n’est pas le cas. De plus en plus, le muguet est acheté en gros et revendu par la suite".

Farell Legendre, trésorier à la Fédération Française des Artisans Fleuristes explique : "Aujourd’hui, on est bien loin de la pratique bon enfant des jeunes vendant, des brins ramassés dans les bois, au coin de la rue. Cela ne nous pose d’ailleurs aucun problème. Nous battons actuellement contre la mise en place de filières extrêmement structurées. Il y a un réel débordement et une véritable distorsion de concurrence". Il précise ensuite que "la vente à la sauvette est extrêmement réglementée. Le muguet doit être ramassé dans les bois, vendu sans assemblage, sans lien et sans emballage".

En ligne de mire donc, la vente à la sauvette effectuée par des filières parfaitement organisées. "Cette vente n’est assujettie ni à l’impôt ni aux charges contrairement à nous. Les grandes surfaces comme les fleuristes indépendants paient des charges et des impôts et rémunèrent leurs salariés double ce jour-là". Il conclut en disant : "Les textes de loi existent. Nous ne faisons que demander leur stricte application".

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