Vives tensions à l'EHPAD de Veyre-Monton dans le Puy-de-Dôme. Après 18 mois de fonctionnement, le déficit de près de 400 000 euros a conduit au placement en mesure de sauvegarde et l'ambiance de travail y est très dégadée. Soutenus par la CGT, un tiers de l'effectif s'est mis en grève.
La structure a ouvert ses portes il y a un an et demi, et aujourd’hui, elle se retrouve dans la tourmente. Placée en mesure de sauvegarde par le tribunal de commerce de Clermont-Ferrand, l’EHPAD de Veyre-Monton, l’établissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes, est dans le rouge et ses salariés ne décolèrent pas.
Des salariés tous recrutés dès l’ouverture et qui ce lundi ont voté une grève de deux heures à l’unanimité, dénonçant notamment une mauvaise gestion, sans apport financier régulier et où les charges sont supérieures aux recettes, d’autant que le prix du séjour y est parmi le bas du département.
« Il y a soixante-seize résidents, dont sept relèvent de l’aide sociale. Les autres ont des revenus mensuels qui sont nettement au-dessus… constate Michel Ducros, président de Cap Veyre. La solidarité voudrait qu’ils payent un peu plus que les autres ! On est une association à but non lucratif, le but ce n’est pas de faire du profit mais au moins d’équilibrer ! »
Si la situation financière inquiète les salariés, ils pointent également du doigt des relations de travail devenues très conflictuelles, ce qui n’est pas sans conséquence sur les résidents.
"Ce sont les résidents qui trinquent"
« Il n’y a rien qui va, confie Tatiana Djordjevic, trésorière du CE. A chaque fois qu’il y a un absent, il n’est pas remplacé… Au bout du compte, ce sont les résidents qui trinquent, on arrive même à de la maltraitance. Il faut que ça s’arrête ! »
S’il ne fait pas partie de l’association de gestion de l’établissement, le conseil départemental, en charge de l'action sociale, suit de près ce dossier et multiplie les réunions pour tenter de trouver une issue à cette crise, en lien étroit avec l'agence régionale de santé.
Les salariés ont demandé la tenue d'une table ronde avec les institutions, le personnel de direction et l'inspection du travail. Elle devrait avoir lieu d'ici la fin de la semaine.