En juin, la déconstruction de l'immeuble de l'allée des Dômes, à côté de la muraille de Chine, se poursuit à Clermont-Ferrand. Ce grand immeuble blanc de 14 étages comptait près de 170 logements. Un important chantier qui doit transformer le cœur de la métropole.
A Clermont-Ferrand, en cette mi-juin, les travaux ont bien avancé pour l’immeuble de l’allée des Dômes, dans le quartier Saint-Jacques. Il trône depuis 60 ans sur le même belvédère que la muraille de Chine. Désamianté, vidé, il ne reste aujourd'hui que les murs porteurs de l'imposant immeuble. Cette coquille vide doit disparaître avant la fin de l'année. Ici, impossible d'employer des explosifs. C'est la technique de l'écrêtage qui a été choisie.
La technique de l'écrêtage
Cédric Prodhomme, chef de projet chez Assemblia, explique : « Cette technique consiste à déconstruire depuis le haut jusqu’en bas. Il y a des ouvriers qui déconstruisent avec des petits engins mécaniques, des robots téléguidés qui permettent de hacher et de grignoter tout doucement le bâtiment depuis le haut. Plus tard, dès que la hauteur des planchers sera suffisante, une pelle plus grosse pourra déconstruire le bâtiment, depuis le bas. C’est une technique rodée, qui se fait généralement pour les bâtiments qui sont très hauts et sur lesquels on n’a pas la possibilité d’utiliser les explosifs ».
La mue du quartier Saint-Jacques
En juillet, la toute proche muraille de Chine commencera à subir le même traitement. Bientôt, il ne restera rien sur les 5 hectares de terrain qui auront été libérés. Il n’y aura plus de barrière entre le quartier Saint-Jacques et ses tours, et le centre de Clermont-Ferrand. Marion Canales, adjointe au maire de Clermont-Ferrand, souligne : « Ce projet de déconstruction de l’allée des Dômes et de muraille de Chine représente une partie de la mutation du quartier Saint-Jacques. C’est une partie très visible et très structurante. Ce projet allie l’utilité sociale, puisqu’on est sur des enjeux de mixité sociale et de transfiguration urbaine, à l’efficacité économique. On est sur une opération à 20 millions d’euros, accompagnée par l’ANRU (Agence nationale de rénovation urbaine. NDLR), avec des enjeux écologiques et démocratiques très importants. Cette muraille fait partie de l’histoire de Clermont-Ferrand. Cela fait 60 ans qu’elle a été construite. Tout est une question d’équilibre. En matière de densification, on est à 16 000 habitants au km² ici, alors que la moyenne de Clermont-Ferrand est de 3 000. En matière d’habitat social, on a près de 80% de logements sociaux sur le territoire. Les citoyens, les habitants et les usagers ont souhaité, pour les deux tiers, être relogés à Saint-Jacques. Ils sont extrêmement attachés à leur quartier. Leur quartier méritait aussi des espaces verts, un parc urbain ouvert qui permet de lutter contre les îlots de chaleur. C’est aussi l’un des enjeux de cette déconstruction ». L'élue ajoute : "L'objectif est de reconstruire un quartier. Ce ne sera pas un no man's land, ce ne sera pas qu'un parc. Il y aura un réequilibrage, avec des constructions, de l'habitat, des logements sociaux, une mixité sociale améliorée".
Pour l'instant les plans du grand parc métropolitain et du nouveau quartier sont à l'étude. Les travaux de construction débuteront fin 2023, dès le plan de démolition des immeubles achevé.