A Lempdes, dans l’agglomération de Clermont-Ferrand, une association d’habitants s’est créée. Elle s’oppose à la construction de deux immeubles de logements sociaux car ils vont détruire un jardin arboré. Ils dénoncent un excès d’urbanisation de leur quartier et voudraient que ce jardin privé devienne un parc public pour sauver les arbres.
Une propriété privée très arborée au cœur de Lempdes, dans l’agglomération de Clermont-Ferrand. Et bientôt, à la place, 22 appartements en accession à la propriété. Mais pour certains riverains, la disparition des arbres va porter atteinte à la biodiversité et au cadre de vie du quartier, selon Véronique d'Arpianie, membre de l’association Natur’a Lempdes : « Ce jardin est un ilot de fraîcheur. Il apportait de l’ombre aux rues des 2 côtés, rue de la Treille et rue de Clermont. Il apportait aussi une baisse des températures qui était conséquente, d’autant que cet espace herboré et arboré retient la pluie. »
Des besoins divergents
Dans un quartier qui se construit déjà beaucoup, cette association craint l’augmentation des nuisances, selon Stéphanie Dalle, elle aussi membre de l’association Natur’a Lempdes : « Des nuisances liées à la sécurité routière, puisqu’il y a beaucoup de passage sur cette rue avec des excès de vitesse et la pollution qui en découle. La circulation veut dire aussi du stationnement supplémentaire. Régulièrement, les trottoirs sont encombrés par des voitures garées et il est donc impossible de passer en poussette ou en fauteuil roulant par exemple. »
Que ce jardin de 1 500 m2 devienne un parc public, comme le souhaite l’association, semble difficilement réalisable pour Auvergne Habitat, l’organisme HLM désormais propriétaire. Sa mission est de loger les personnes aux revenus modestes, rappelle son directeur général Philippe Bayssade : « Cela ne remplace pas un parc, mais il y a des besoins de logement et loger les gens à proximité des commerces et des moyens de transport est aussi un enjeu environnemental fort. Ça va leur permettre d’aller chercher leur pain à pied, d’aller au travail en transports en commun… » Seule la pointe du terrain deviendra un espace vert public.
Des moyens financiers limités
Répondre aux besoins de logement est aussi une priorité pour la mairie qui ne s’est pas opposée à ce projet privé, une mairie qui n’a pas les moyens de créer le parc demandé par l’association. « On ne peut pas obliger quelqu’un à nous vendre la parcelle. En plus, cela représente un demi-million d’euros avec l’achat du foncier et l’aménagement de la parcelle. C’est intenable pour la commune », martèle Henri Gisselbrecht, maire (SE) de Lempdes. Sur les listings des offices HLM de l’agglomération clermontoise, 300 familles demandent à être logées à Lempdes.