Voici comment deux poules ont changé le quotidien de cette famille auvergnate

Depuis ce jour d'octobre 2023, le quotidien de Julie, Alexandre et de leur petite fille Garance n'est plus le même. La raison : l'arrivée dans leur foyer de deux poules.

Ce sont les poules aux œufs d’or de Julie et de sa petite famille. Non pas que Poule 1 et Poule 2 - comme elle les a surnommées - lui rapportent une fortune, mais plutôt qu’elles représentent un avantage non négligeable. Depuis octobre 2023, elle fait partie des foyers bénéficiaires de l’opération baptisée “Adopte 2 Poules”. Grâce à ce dispositif créé par le Sictom (Syndicat intercommunal de collecte et de traitement des ordures ménagères) des Couzes, la mère de famille a ainsi reçu gratuitement 2 poules. Elle en est ravie : “On attendait qu’une seule chose : voir les premiers œufs. Dès qu’on les a vus, on était contents”. Au-delà d’être une économie non négligeable, ces poules représentent un privilège rare pour Julie : “Ce n’est pas tout le monde qui a la chance d’avoir des œufs frais pour le petit-déjeuner, à moins d’habiter à la ferme. On a une fille qui a 16 mois. Quand je lui dis qu’on va voir les poules et ramasser les œufs, elle est aux anges”. 

Respecter la nature

Cela fait désormais 4 ans que le syndicat de collecte des ordures ménagères offre deux poules aux habitants des 47 communes concernées. Et c’est un succès chaque année selon Florence Lhermet, chargée de prévention au Sictom des Couzes. Elle précise : “On a une liste d’attente longue comme le bras chaque année. Il y a un vrai engouement. C’est positif. Cela prouve que l’initiative est utile”. Pour bénéficier de l’opération, il faut remplir quelques conditions : habiter dans le secteur du Sictom des Couzes, avoir un espace pour accueillir les poules pondeuses et ne pas avoir bénéficié du dispositif depuis au moins 3 ans. 

Julie vit dans le village de La Cassières, non loin de Clermont-Ferrand. Cette mère de famille avait deux principaux objectifs lorsqu’elle s’est inscrite au dispositif  “Adopte 2 Poule” : avoir des œufs frais pour le petit-déjeuner mais aussi réduire ses déchets. “C’est gratuit, ça réduit nos déchets, les enfants sont contents, et ça ne demande pas un effort d’entretien. C’est vraiment cela qui m’a convaincu. Je donne le reste de nos assiettes aux poules. Ça réduit considérablement nos déchets alimentaires”. En effet, ces petites gallinacées jouent pleinement leurs rôles d'éboueurs. Coquilles d'œufs, épluchures de légumes, viandes, tout passe dans le gosier de ces petites volailles. “C’est une sorte de composteur vivant”, ironise Julie. Florence Lhermet précise : “Les poules ont toujours été un moyen d’éliminer les biodéchets. Avec ce dispositif, on le remet au goût du jour. Une poule mange en moyenne 150 kg de déchets par an. On en distribue deux. Ça fait à peu près 300 kg détournés au total”. Julie y voit un outil pédagogique pour sa fille de 16 mois : “C’est un moyen de lui apprendre que rien ne tombe du ciel. C’est une manière de lui faire comprendre qu’on peut avoir un cercle vertueux tout en respectant la nature. Avoir des poules, c’est aussi éducatif".

"Elles font en moyenne deux œufs par jour" 

En plus de fournir de bons œufs frais, elles allègent considérablement la poubelle de Julie ainsi que son porte-monnaie. “Elles font en moyenne deux œufs par jour. Elles sont très productives, se réjouit la mère de famille. Sur une année, ça représente une sacrée économie quand on sait que la boîte de 6 œufs coûte plus de 2 euros”. Des économies pour Julie mais aussi pour le Sictom des Couzes à l’origine de ce dispositif. “Les biodéchets sont constitués à 80% d’eau, souligne Florence Lhermet. Jusqu’à maintenant, on utilisait des camions pour amener les ordures ménagères, composés de biodéchets, vers l’incinérateur. On fait donc chauffer des fours à 1000°C pour chauffer …de l’eau. Tout cela coûte cher alors c’est un moyen de réduire les charges pour nous aussi”. 

"Ce sont nos animaux de compagnie"

Mais adopter une poule, ça ne s’improvise pas. “On essaie de s’assurer qu’elles soient bien accueillies, souligne la chargée de prévention du Sictom des Couzes. On a mis en place un contrat d’adoption. Les gens s’engagent à avoir un espace suffisamment grand, abrité, et à leur donner à manger régulièrement. Un livret leur est fourni pour les guider. On s’autorise le droit d’aller vérifier chez les gens que tout soit conforme au contrat qui a été signé”. Alors comme tout animal, il faut en prendre soin. “Il faut nettoyer le poulailler de temps en temps et leur donner des graines. Ils vont leur donner un peu attention mais ce n’est pas chronophage. C’est assez simple”. Poule 1 et Poule 2 ont aussi vu leur vie basculer grâce à cette adoption. Elles font partie de la famille : “Ce sont nos animaux de compagnie. On s’y attache à nos petites poules”. Grâce à son expérience, Julie a réussi à inciter son entourage à se lancer dans l'adoption de gallinacées. Chaque année, ce sont près de 200 foyers retenus par le Sictom des Couzes pour adopter 2 poules. 

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