En première division de volley-ball, les Panthères de Chamalières, près de Clermont-Ferrand, comptent sur l'une de leurs recrues de l'été pour continuer de grandir et progresser dans le championnat français. Raquel Löff, centrale de 30 ans a débarqué du Brésil l'été dernier en Auvergne.
Ce jour-là se disputait le dernier match de l'année. Raquel Löff et ses partenaires des Panthères de Chamalières devaient absolument battre Bordeaux pour remonter au classement. Près de 2 000 spectateurs étaient à la Maison des sports de Clermont-Ferrand pour les encourager. Parmi eux, une poignée de Brésiliens venus de loin. Les parents, le frère, le mari, portent sur eux le nom de leur protégée. Ils espèrent que la grande Raquel va briller. Gabriel Castro, mari et supporter de Raquel Löff, explique : “On l’accompagne pour tous les matchs. On est là par notre présence ou par notre pensée. On est comme dans un miroir. Raquel est sur le terrain et nous la supportons en tribune”. Le match commence mal pour les Panthères. Crispées, elles se font déborder par les Bordelaises. Le premier set est perdu dans les grandes largeurs, 18 à 25, sur un service dans le filet de Raquel.
"Elle a accepté ce projet"
Le matin du match, le dernier entraînement a lieu. La Brésilienne de 30 ans passée par l’Ukraine, la Slovaquie et la Tchéquie sait qu’elle a signé dans une équipe en construction avec de jeunes joueuses françaises. Son entraîneur a besoin de son expérience, de sa rigueur. Atman Toubani, entraîneur du VBC Chamalières, raconte : “Elle sait qu’elle est dans un club qui ne cherche pas à briller tout de suite, qui est en train de construire ses bases. Elle a accepté ce projet. Des joueuses étrangères pourraient se demander où elles sont tombées, que le club donne du temps de jeu à des joueuses françaises, qu’il est prêt à perdre des matchs pour faire progresser les joueuses. Raquel l’a intégré et l’a accepté”.
"Je ne voulais pas vivre dans une grande ville"
Raquel Löff, centrale du VBC Chamalières, indique : “Je pense que je suis ici pour être une joueuse qui donne l’exemple, pour apporter mon expérience d’athlète professionnelle, comment on s’entraîne, comment on joue tous les jours, comment réagir à une situation difficile après une défaite, et pour se confronter à de grandes équipes”. Elle poursuit : “Je suis de São Paulo au Brésil. Je ne voulais pas vivre dans une grande ville. Chamalières me convient. On n’est pas à Paris. J’aime beaucoup la nature qu’il y a autour d’ici”.
Raquel n’a pas débarqué seule en Auvergne. Gabi son ami d’enfance est devenu son mari, son principal supporter, sa “cheerleader” comme il dit. Raquel insiste : “Pendant de nombreuses années, j’ai vécu seule, loin de ma famille, loin des gens qui m’aiment et me soutiennent. Le fait d’avoir Gabi près de moi m’aide beaucoup”.
Un père qui l'a conseillée
Pour les vacances de fin d’année, le reste de la famille s’est déplacé. La mère, le père, le frère ont débarqué de la capitale économique brésilienne São Paulo. Son père a été joueur de football dans sa jeunesse. André Victoria Da Silva, le père de Raquel Löff, souligne : “J’ai eu la chance de jouer une saison au Portugal. J'ai eu cette expérience européenne et cela a été génial pour me construire, non seulement comme athlète mais comme personne. J’ai dit à ma fille d’aller en Europe pour jouer une saison. Elle a suivi mon conseil et n’est jamais revenue”.
Une famille fière de sa joueuse
Retour sur le parquet. L’équipe de Chamalières était mal embarquée, menée un set à zéro par Bordeaux. Il est temps de gagner. Il y a un set partout puis deux à un avec une Raquel décisive pour les Panthères. L’équipe de Chamalières moins crispée remporte une victoire essentielle en quatre sets et déclenche la fierté familiale. Raquel rappelle : “On voulait réussir aujourd’hui et présenter la meilleure part de nous-même, pour nous, pour notre confiance mais aussi pour tout le public qui s’est déplacé”. Rosemarie Löff Da Silva, la mère de Raquel, précise, en prenant sa fille dans ses bras : “C’est beaucoup d’amour. Elle le mérite tellement, je suis si fière d’elle. Elle fait tellement de sacrifices. C’est seulement une victoire en championnat mais pour moi, c’est comme un trophée”.
La saison sera encore longue et difficile pour les nerfs des supporters. La centrale brésilienne qui semble se plaire ici est en négociation pour prolonger son aventure en Auvergne.