Près de 95% des cheminots ayant participé à cette consultation se sont prononcés contre la réforme ferroviaire, selon l’intersyndicale. Pas de déclinaison pour l'heure des chiffres en Auvergne, mais les syndicats estiment que le territoire s’inscrit pleinement dans la tendance nationale.
Un non massif à la réforme ferroviaire, exprimé par près de 95% des votants. Et un taux de participation d’un peu plus de 60% (environ 15% de cadres, 46% d'agents de maîtrise et 37% de personnels d'exécution). Ce sont les résultats communiqués mercredi 23 mai par l’intersyndicale CGT, Unsa, SUD et CFDT, à l’issue de son « vot’action », une consultation lancée le 14 mai et close mardi soir.
Un vote qui n’a pas de valeur légale et qualifié de « pétition » par la direction de la SNCF. Mais pour les syndicats du Puy-de-Dôme, ces résultats viennent les conforter dans le bras de fer engagé avec le gouvernement. La participation de l’encadrement est jugée particulièrement importante. Le signe, selon eux, que la réforme de la SNCF sera difficile à mettre en place.
"A eux d'en tirer les conséquences"
« On se dit aujourd’hui que notre combat est légitime, que le combat des cheminots est légitime », commente Arnaud Emorine, pour la CGT Cheminots.
« Ce 'vot’action', pour nous, il est important (…) Pour bien montrer à l’entreprise et au gouvernement surtout que les cheminots sont contre ce pacte ferroviaire car ils craignent énormément de perte d’emplois et de dysfonctionnements pour les usagers » ajoute Eric Tur, secrétaire régional UNSA-Ferroviaire.
« Au niveau du gouvernement, je suppose qu’ils auront un œil attentif également sur ce résultat, même si il n’est pas - pour l’entreprise et nos dirigeants - avéré (…) Quand même, le sondage est là, le vote a été fait, les voix se sont exprimées. A eux d’en tirer les conséquences qui s’imposent », estime pour sa part Pascal Jacques de la CFDT.
Le texte examiné au Sénat
Pas de déclinaison, pour l'heure, des chiffres au niveau régional, mais les représentants syndicaux avancent une participation des cheminots en Auvergne du même ordre qu'au niveau national. Et estiment que le territoire s’inscrit dans la même tendance d'un rejet massif de la réforme.
Ces résultats sont diffusés alors que la SNCF connaît mercredi 22 mai sa 21e journée de grève depuis début avril et que les sénateurs de la commission de l’Aménagement du territoire et du Développement durable examinent le projet de loi de réforme ferroviaire.
Au total, 169 amendements ont été déposés sur ce texte qui arrivera en séance publique au Sénat à partir du 29 mai, avant un vote solennel prévu le 5 juin.