L’EFS, établissement français du sang, est toujours en quête de dons, mais certains n’osent pas se lancer faute d’informations. La Maison du don de Clermont-Ferrand balaye quelques idées reçues et informe les primo-donneurs.
Vous souhaitez donner votre sang pour la première fois, mais vous ne savez pas si vous êtes éligible ? Vous ne connaissez pas le processus ? Caroline Pasquier, chargée de communication à l’Etablissement français du sang à Clermont-Ferrand, répond à toutes les questions que se posent les primo-donneurs.
Qui peut donner son sang ?
Les conditions rédhibitoires pour donner son sang ne sont pas nombreuses : le fait d’avoir moins de 18 ans ou de faire moins de 50 kilos. Cependant, “il faut être en bonne santé de manière générale. En cas de doute, on peut aller sur le site internet de l’EFS et faire un petit test en ligne. On voit tout de suite si on est éligible ou non à donner son sang. Quand on a un traitement médical, il faut savoir qu'il y a très peu de médicaments qui empêchent de donner son sang”, rassure Caroline Pasquier. Au bout du fil, un médecin est également disponible pour répondre aux questions les plus précises, ce qui permet de savoir si on peut donner son sang “et ne pas venir sur une collecte, malheureusement, pour rien”.
Après un tatouage, un piercing, un examen médical invasif ou un voyage, combien de temps faut-il attendre ?
“Dès l'instant où il y a eu une petite ouverture au niveau de la peau, que ce soit un détartrage un peu profond, l'arrachement d'une dent, un piercing, un tatouage ou une coloscopie, toutes les situations où il peut y avoir une petite bactérie qui s'est glissée, le délai avant de pouvoir donner son sang est de 4 mois. Ensuite pour les voyages, ça dépend des pays, on ne peut pas faire de généralités, c'est vraiment au cas par cas”, indique Caroline Pasquier. Les restrictions ne concernent pas les voyages dans la plupart des pays européens : “C'est plutôt dans des pays avec un climat tropical où il peut y avoir des maladies qu'on n'a pas forcément en France.”
Quels sont les sangs recherchés ?
Tous les profils sont recherchés pour faire face à toutes les urgences. “Dans les groupes sanguins, il y a une catégorie qui s'appelle le sang rare. Ce sont des personnes généralement issues du continent africain. Il existe aussi des maladies qui exigent que le don vienne de personnes qui ont les mêmes origines ethniques que le patient. Il y a la drépanocytose (une maladie génétique qui affecte les globules rouges et provoque des anémies, des infections et des crises douloureuses, NDLR), où les gens ont besoin de transfusions très régulières pour ne pas trop souffrir. Uniquement des personnes qui ont les mêmes origines peuvent répondre à ce besoin. Dans chaque catégorie, selon les origines, il faut qu’on ait toujours un stock suffisant”, affirme Caroline Pasquier. Les volontaires peuvent donner leur sang, de 18 à 70 ans.
Comment se passe un don du sang ? Est-ce douloureux ?
Elle recommande de prendre rendez-vous pour fluidifier le processus et limiter le temps d’attente. “Il faut toujours se présenter avec un document d'identité. C'est, notamment, pour vérifier si le temps entre 2 dons a bien été respecté.” Une fois l'identité vérifiée, un questionnaire d'une quarantaine de questions très simples doit être rempli. “Lorsque le questionnaire est rempli, on voit un médecin, ça dure moins de 10 minutes et si c'est validé on passe au prélèvement. C’est 10 à 12 minutes, un don de sang, pas plus. Le moment le plus agréable, c'est la collation, après le don, où on vérifie que tout va bien. Quand c'est un premier don, la personne est accompagnée du début à la fin donc tout se passe toujours très bien.” Il faut respecter un délai de 8 semaines entre 2 dons de sang, 15 jours entre 2 dons de plasma. Rassurez-vous, le processus n’est pas plus douloureux qu'une prise de sang. “Les infirmières sont toujours très délicates, expliquent chaque geste qui est réalisé.”
Faut-il venir à jeun ?
Elle conseille de venir en début de journée "pour ne pas avoir toute la fatigue de la journée dans le corps." Avant un don, il faut manger plutôt sain, pas très gras et surtout bien s'hydrater. “C'est l'inverse d'une prise de sang, il ne faut surtout pas venir à jeun. Il faut bien manger, bien s'hydrater, être reposé. Si vous n'avez pas eu le temps de déjeuner, vous pourrez déjeuner à la Maison du don. On s'adapte à toutes les situations et tous les profils”, rassure Caroline Pasquier.
Quand et où donner mon sang ?
En plus des deux collectes mobiles quotidiennes, la Maison du don de Clermont-Ferrand accueille les volontaires le lundi, le mercredi, le jeudi et le vendredi, de 8 heures à 17 heures, le mardi de 10 heures à 19 heures et le samedi de 8 heures à 12h30. Un parking privé est mis à disposition, et le tramway amène les donneurs à quelques dizaines de mètres de la Maison du don via l’arrêt CHU Gabriel-Montpied.
Puis-je conduire après avoir donné mon sang ?
Oui, selon Caroline Pasquier : “On peut conduire sans difficulté après les 20 min de surveillance. Si on se sent un peu étourdi, un peu fatigué, on reste le temps qu'il faut pour se sentir en forme et pouvoir repartir.”
Chaque semaine, environ 70 volontaires se présentent, tous dons confondus. En Auvergne Rhône-Alpes, il faut au minimum 1 400 dons par jour. Le supplément, s’il y en a, est expédié vers d’autres régions en déficit.
