Depuis le premier confinement, les paroissiens d'Issoire dans le Puy-de-Dôme ont pris l'habitude de suivre la messe dominicale via la chaîne Youtube du prêtre de la paroisse Saint-Austremoine.
Sur l'écran d'ordinateur, le curé ouvre la messe. Debout, face à la machine, Noëlle et son mari entre en communion avec les autres paroissiens. « On n'a pas l'eucharistie mais on sait qu'il y a du monde autour de nous, qui regarde en même temps que nous... On se sent plus unis. » nous confie Noëlle, fervente catholique depuis toujours.
Depuis le premier confinement, le couple a pris l'habitude de se connecter sur la chaîne Youtube du prêtre de la paroisse Saint-Austremoine d'Issoire. Une messe qui n'est pas dite de l'autel de l'église mais dans une petite chapelle, pour des raisons techniques. « Je préfère regarder la messe de ma paroisse plutôt que celle de France 2. Sur la chaîne nationale, c'est plus du spectacle. Là je sais que je suis avec les personnes que je côtoie chaque dimanche. » tranche la paroissienne.
« Nous avons choisi Youtube et Facebook pour pouvoir atteindre un maximum de personnes. » nous explique le curé après la cérémonie. Ce matin, ils étaient une centaine à se connecter contre deux-cent-cinquante sur les bancs de l'église en temps normal. « La messe continue d'être préparée comme d'habitude avec des personnes qui prévoient des chants, des interventions, des prières. Aujourd'hui, deux paroissiens sont venus pour nous aider à chanter et à prier. » poursuit l'Abbé Bernard Rosnet.
Selon lui, ça ne vaut pas une célébration dans l'église avec les fidèles autour de lui. « J'aime bien voir les visages, les sourires et les réactions quand je parle et là, nous n'avons pas ce retour. Ajouter à cela le stress de la technique, être sûr que tout fonctionne... C'est difficile d'être complètement dans la prière. » Pour autant, le retour des fidèles est encourageant. « Ce n'est pas parfait, mais ça assure le lien avec ces personnes... » explique le prêtre qui a dû faire face ce dimanche matin à des petits problèmes de connexion. Avant de conclure : « On a envie de continuer à vivre pendant cette période de confinement. Il faut qu'on dépasse d'ingéniosité pour aller de l'avant. Il faut garder les lampes allumées et pour ça il faut de l'huile. L'huile, c'est notre nourriture spirituelle. »