Coronavirus: dans le Puy-de-Dôme, Emmaüs résiste mieux à la crise du Covid 19

Alors qu'Emmaüs France est contraint pour la première fois de lancer un appel aux dons; Emmaüs Puy-de-Dôme résiste mieux à la crise du Covid 19."Nous pouvons faire face au coronavirus pour l'instant" avance sa Présidente Paulette Baillet.

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Sur la page d'accueil du site internet d'Emmaüs France l'appel aux dons a des accents alarmistes: "Alerte Solidarité", "Emmaüs en Danger". "Ne les laissons pas retourner à la rue" !. C'est la première fois en 70 ans d'existence, depuis l'appel de l'Abbé Pierre du 1er février 1954, que l'association a recours aux dons en argent: 5 millions d'euros pour survivre et continuer à aider ses 20.000 bénéficiaires.

Un appel aux dons qui détonne 


Dans le Puy-de-Dôme, les sites Emmaüs de Puy-Guillaume et Aubière sont fermés depuis le début du confinement, comme près des 3/4 des structures. Pour autant, l'appel aux dons lancé par la maison-mère, étonne. "Je me suis dit" avance la Présidente d'Emmaüs 63 "que certaines communautés doivent connaître des difficultés. Mais nous, et c'est là mon étonnement, comme l'ensemble des communautés nous versons une cotisation mensuelle à Emmaüs France et on adhère aussi à un fonds de solidarité" pour justement soutenir les plus en difficulté. Ce n'est "pas un étonnement égoïste" se défend Paulette Baillet: "Nous, nous pouvons faire face pour l'instant à ce coronavirus ". Le responsable du site René Araya est plus direct. A la question comptez-vous relayer l'appel aux dons d'Emmaüs France, la réponse est sans détour : "Si vous voulez mon opinion non" ! avoue le directeur, avant d'ajouter: "La décision ne m'appartient pas". Selon lui, il faut distinguer les communautés Emmaüs et les autres."Emmaüs France, c'est une galaxie, beaucoup de structures y adhèrent, mais en ce qui concerne les communautés, elles vivent de leur travail conformément au principe fixé par l'Abbé Pierre".

Emmaüs 63 résiste mieux à la crise

Le perte de recette depuis le début du confinement est pourtant bien réelle. "En temps normal, sur un mois, les 12 journées de vente sur les deux sites de Puy-Guillaume et Aubière, nous permettent de faire vivre une quarantaine de compagnons" détaille la Présidente. L'association ne perçoit aucune subvention. Seul apport extérieur d'argent, des contrats avec des transitaires qui font commerce du textile récupéré par les compagnons dans les conteneurs de tri et de recyclage de vêtements Emmaüs. " Nous faisons tout, pour cette communauté, sans faire de dépenses extraordinaires, fonctionne très bien. Avec la fréquentation que nous avions, avant le confinement, nous n'avons jamais eu un problème de trésorerie". 

Des compagnons impatients de reprendre l'activité


Sur la quarantaine de compagnons , une vingtaine est confinée sur site. Logés, nourris, ils bénéficient d'un pécule pour leur travail mais ne sont pas salariés. "Nous sommes vingt-et-un , on a des compagnons aussi qui habitent à l'extérieur. On leur a laissé le choix au moment du confinement" précise René Araya. Un confinement vécu "difficilement. Il a fallu" confie t-il "adapter toute notre activité quotidienne" mais "il y a beaucoup de choses que nous sommes en train de faire" . Une chose est certaine, l'un des moments forts de l'année, la braderie de printemps n'aura pas lieu cette année. "Les compagnons sont impatients de reprendre leur activité"  de récupération sur site ou chez les particuliers, d'objets divers, mais aussi de revente de meubles ou d'équipements électroménagers et informatique. 
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