La suppression des quotas sucriers européens, suivie d'une augmentation de la production, des récoltes exceptionnelles en Asie qui ont provoqué une augmentation des stocks, et donc la chute du cours du sucre. Les producteurs du Puy-de-Dôme craignent des prix de vente très bas de leur future récolte.
Pas de maladies, ni d’attaques d’insectes, la production de betteraves sucrières dans la Limagne file des jours heureux. Certains producteurs ont augmenté leur production de betteraves sucrières de 25 à 30 hectares. « Une centaine de betteraves à l’hectare, ce sont 14 tonnes de sucre produits », explique Baptiste Arnaud, agriculteur à Ménétrol.
Mais une ombre vient ternir cette belle production. L’incertitude cette année, c’est la fin du prix garanti. Jusqu'à l'an dernier, la tonne de betterave était payée 26 euros. Cette année, il n'y a plus de prix fixe. « C’est la première qu’on ne sait pas combien vont être payés nos betteraves, donc nous producteurs français, on est un petit peu inquiets, évoque l’agriculteur. Aujourd’hui, on est un peu dans le creux de la vague, à nous de nous adapter pour tenir le choc pendant les années à passer pour que ça reparte ».
Baisse de 40 % du prix du sucre en 6 mois
Les 450 producteurs de la coopérative clermontoise Bourdon ont tous été incités à planter plus de betteraves. Les quotas européens ayant disparu, la production de sucre est libre. Certains redoutent une crise semblable à celle du lait, même si les sucriers estiment être mieux préparés.
« Par rapport au lait, nous avons restructuré énormément la filière. Depuis 2006, c’est plus de 80 % des usines qui ont fermé en Europe. Il y a 4 intervenants sucriers en France, alors qu’il y a encore des centaines de coopératives ou privées dans le lait. Il ne faut pas faire le parallèle avec le lait, même si le cours est catastrophique », insiste Gilles Berthonnèche, président de section de la sucrerie Bourdon.
Le prix du sucre a baissé de 40 % en 6 mois et les stocks mondiaux ont augmenté après des récoltes exceptionnelles en Asie. La filière sucrière française, première productrice d’Europe, semble menacée.