Neschers (Puy-de-Dôme) : 900 habitants et 2 projets de boulangerie l’un en face de l’autre. L’un des projets est porté par la mairie. Mais un projet concurrent d’un habitant du village sème la zizanie et en conséquence, les deux projets sont dans une impasse.
A gauche de la rue, le projet de la mairie, à droite, celui d’un habitant de Neschers (Puy-de-Dôme). Jean-Pierre Chatard, vaillant retraité, encore chef d’entreprise, a eu l’envie de mettre une boulangerie dans le bâtiment industriel qu’il a acheté. Elle aurait dû ouvrir en décembre 2022. « On a reçu la foudre de la mairie qui avait un projet en face qui est ce qu’il est mais sans parking, la rentabilité va être compliquée. L’agencement n’est pas du tout prévu, alors qu’ici tout est prêt pour l’exploitation. »
Un dossier incomplet ?
La foudre de la mairie, le maire Fernando Ferreira s’en défend. Car il y avait un hic et pas n’importe lequel : à l’ouverture de ladite boulangerie, aucune demande d’autorisation n’avait été faite. Et, documents des services de l’Etat à l’appui, l’édile le certifie, le dossier aujourd’hui n’est toujours pas en règle. « D’un point de vue légal, on transforme une usine en commerce, il faut une autorisation. D’autre part, c’est un établissement recevant du public. Il faut une autorisation de sécurité. A aucun moment, il n’y a eu une demande d’autorisation. »
Le tribunal administratif saisi
Jean-Pierre Chatard le reconnaît. Il a été un peu léger au lancement de ce projet. Mais désormais, un architecte et un avocat l’accompagnent et les démarches sont en cours. Il reste persuadé qu’aujourd’hui, c’est encore la mairie, avec un arrêté, qui bloque sa boulangerie et non pas une histoire de dossiers mal remplis ou retoqués par les services de l’Etat. Son avocat Me Patrick Roesch affirme : « La DDT (Direction départementale des territoires, NDLR) n’a pas invalidé ni validé de dossier tout simplement parce qu’à mon sens, elle ne peut pas le faire compte tenu de l’arrêté de sursis à statuer pris par le maire. Il vous dit l’inverse mais c’est le serpent qui se mord la queue. » Un imbroglio juridique difficile à suivre qui va se terminer au tribunal administratif. En attendant, il n’y a toujours pas de vraie boulangerie à Neschers car le projet de la mairie, par ricochet, lui aussi, est désormais bloqué.