Dans la crise sans précédent que traverse le monde agricole, des drames humains se jouent au quotidien dans la solitude des exploitations. Une détresse à laquelle tente de répondre au mieux l'association Solidarité Paysans. En 2015, 152 familles ont été accompagnées en Auvergne.
Eviter le drame humain, trouver des solutions pragmatiques, remettre à plat les problèmes des exploitants qui n'osent même plus ouvrir leur courrier, de ceux qui, pris dans une spirale infernale, ne voient plus comment sortir la tête de l'eau, au point parfois de se laisser sombrer. C'est ce que tentent de faire au quotidien les 5 salariés et les bénévoles de l'association Solidarité Paysans.
L'année 2015 fut sans conteste une année de crise dans le monde agricole, caractérisée par un cumul de difficultés. La sécheresse d'abord : la quasi totalité du Puy-de-Dôme a été placée en calamité sécheresse; la FCO (fièvre catarrhale ovine) ensuite a suspendu tous les mouvements d'animaux vers l'export; enfin, la reforme de la PAC a très fortement pénalisé les trésoreries des exploitations avec un paiement de primes décalé.
Baisse de rendements, hausse des charges alimentaires, absence de trésorerie des exploitations : en peu de temps, tous les ingrédients pouvant alimenter la détresse et l'absence de visibilité des exploitants agricoles ont été réunis. Le nombre d'interventions de bénévoles de l'association Solidarité Paysans dans la région a quant à lui explosé. En 10 ans d'existence en Auvergne, 500 agriculteurs ont été sauvés. Ils étaient 150 rien que pour l'année 2015.
L'intervention de Solidarité Paysans, toujours effectuée par un binôme composé de bénévole-salariée, consiste principalement au traitement des dettes : négociation avec les créanciers d'échéancier, de remise de dettes ; ouverture de procédures collectives (règlement amiable, redressement judiciaire, liquidation). L'objectif étant d'accompagner les personnes a régler leurs dettes tout en maintenant leur activité agricole.
Un objectif souvent réussi : en moyenne, seuls 10% des agriculteurs ayant fait appel à l'association doivent mettre fin à leur activité à la suite dse difficultés rencontrées. Pour les 90% restants, il est possible de rebondir sur des bases plus saines.
Pour comprendre ce qu'est cette détresse paysanne, notre équipe a rencontré un ancien exploitant du Puy-de-Dôme, qui a fait faillite en 2013 et qui a accepté de témoigner et de raconter son expérience, son désarroi et sa vie d'après...