Au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle, Hervé Prononce, président de l'UDI dans le Puy-de-Dôme et maire du Cendre, considère que François Fillon n'était pas le bon candidat. Pour lui, l'éclatement du clivage droite / gauche représente une chance pour le centre.
A l'issue de ce premier tour du scrutin, nous avons dans l'ordre Emmanuel Macron, Marine le Pen et François Fillon à moins de 20 %. Quelle est votre réaction ?Dans le département du Puy-de-Dôme, c'est encore pire que cela puisque François Fillon arrive dans une position extrêmement mauvaise. Je vois deux raisons à cela : j'écoutais Alain Juppé ce matin qui disait qu'effectivement, depuis les affaires, Fillon n'était pas le bon candidat. Et en second lieu, il y a un gros souci sur la ligne politique de François Fillon. Alain Juppé disait : "il faut une ligne politique claire", un peu celle que nous défendons à l'UDI, une ligne humaniste, libérale et surtout républicaine et européenne.
Quelle ligne de conduite adoptez-vous pour le second tour ?
Nous, à l'UDI, c'est très simple, je l'avais même dit avant le premier tour, je n'ai pas voté François Fillon. J'appelle très sincèrement et très clairement toutes les électrices et tous les électeurs du centre à se reporter massivement sur Emmanuel Macron.
François Fillon n'était pas le bon candidat pour mener la droite à une victoire ?
Bien sûr ! Je suis en campagne législative depuis plus de trois mois avec Jocelyne Bouquet, ma suppléante qui est conseillère départementale du canton d'Issoire, et ce que nous entendons depuis trois mois, depuis l'affaire, c'est la parole de François Fillon qui avait dit "si je suis mis en examen, je ne serai pas candidat". Ca a été le tournant. On a entendu systématiquement des gens qui nous disaient "la parole a une valeur" et c'est pour cette raison que François Fillon n'était sûrement pas le bon candidat.
Comment s'annoncent les législatives à venir ?
Il n'y a pas d'accord entre LR et l'UDI dans le Puy-de-Dôme et dans l'Allier, sauf sur la circonscription de Clermont Montagne. Alors que nous sommes en campagne avec ma suppléante, nous avons d'excellents échos du terrain. Je constate en particulier que sur les terres de mon collègue le maire LR d'Issoire, le candidat François Fillon fait simplement 15 % et c'est vrai qu'aujourd'hui, il y a des questions à se poser.
Quelles questions ?
On voit bien la situation des deux partis traditionnels : nous avons dans le département l'un des scores les plus faibles de LR en France avec 16 % et il y a aussi un effondrement du PS. Donc le clivage classique droite / gauche explose encore plus dans ce département.
La qualification d'Emmanuel Macron n'est-elle pas un peu une victoire du centre ?
Depuis que certains élus du centre sont allés rallier Emmanuel Macron, il s'est envolé dans les sondages et je suis convaincu qu'aujourd'hui, son positionnement au delà des clivages politiques est une positionnement que la France attend. Elle a essayé la gauche, elle a essayé la droite, et aujourd'hui, avant d'essayer l'hypothèse que je ne peux pas imaginer, Marine le Pen, elle veut essayer le centre et essayer de travailler pour une France dans l'Europe.