Avec des températures glaciales sur les lacs, pour certains, la tentation est grande de s'y aventurer en ski, en luge ou à pieds et ce en dépit des interdictions et de la signalisation dressée sur les berges. Entre le lac de Guéry et le lac Servières dans le Puy-de-Dôme, la plus grande prudence reste de mise.
Les températures négatives de ces dernières semaines ont figé la glace sur les lacs de montagne. Avec un thermomètre en-dessous de 0, dans le Puy-de-Dôme, le lac de Guéry devient une patinoire grandeur nature de 25 hectares. Un père de famille indique : « En Suisse, ils ont cette culture de patiner sur les lacs gelés mais c’est vrai qu’en Auvergne c’est rare ». Son fils, Adam-Louis, patins aux pieds, lance, amusé : « Je n’ai pas envie que ça craque et je n’ai pas envie de tomber dans l’eau ».
Un arrêté de la préfecture
Tout comme la baignade l'été, par arrêté préfectoral, le patinage y est pourtant interdit. Régulièrement, le Peloton de Gendarmerie de Montagne (PGM) du Mont-Dore effectue des opérations de contrôle et de prévention. Jean-Christophe Agut, adjudant au PGM du Mont-Dore, souligne : « On peut avoir un endroit avec 10 à 15 cm de glace, mais ce n’est pas suffisant pour assurer une sécurité. A un autre endroit, il peut ne rien y avoir du tout et ça peut craquer. Si on est dans l’eau, vous imaginez la température de l’eau. C’est un risque mortel immédiat. On fait de la prévention et on indique aux gens que c’est du bon sens de ne pas s’engager sur un lac gelé. Entre l’hypothermie, le risque de noyade et les difficultés d’accès pour les secours, il y a un grand danger ».
"On fait attention"
Sur le lac voisin, celui de Servières, et malgré le redoux, un père de famille et ses deux enfants viennent d'effectuer la traversée d'une berge à l'autre. Le père de famille se veut rassurant : « On fait attention, on écoute les bruits, on fait attention aux craquements et on regarde l’épaisseur sur les bords et au milieu du lac. On a essayé petit à petit et on a vu que ça tenait donc on s’est dit qu’on allait essayer de traverser. Ca a tenu ». Son fils ajoute en riant : « On a vu l’épaisseur. Quand on voit que papa passe, ça passe pour nous ».
Une victime en Haute-Savoie
Sur ces lacs où personne ne vérifie l'épaisseur de glace, ces pratiques non encadrées présentent donc de grands risques. Il y a dix jours, en Haute-Savoie, un adolescent de 14 ans perdait la vie, la glace ayant rompu sous son poids.