Le magasin Carrefour d'Issoire, dans le Puy-de-Dôme, a été envahi dans la matinée du 1er août par des manifestants écologistes et pacifistes. Cette action, comme les nombreuses autres réalisées en France, visait à sensibiliser au "jour du dépassement de la Terre".
Dans la matinée du 1er août, les clients du magasin Carrefour d'Issoire, dans le Puy-de-Dôme, ont dû attendre un peu avant de passer en caisse. Une vingtaine de militants de divers mouvements non-violents et écologistes ont investi la grande surface vers 10h30, à l'occasion du jour du dépassement de la Terre.
"Au 1er août, l'Humanité a consommé depuis le début de l'année la totalité des ressources que la Terre est capable de renouveler en un an, explicite Sofiane Batnini, un ingénieur dans le secteur de l'énergie, porte-parole de cet évènement. Autrement dit, nous vivrons à crédit pour les cinq prochains mois, en exploitant des réserves naturelles limitées et qui ne seront pas renouvelées de notre vivant."
Pour faire passer leur message, les manifestants ont choisi la voie de la non-violence. "On a eu peur en les voyant arriver, avec l'effet de surprise, reconnaît le directeur du magasin, Bruno Alzat, mais ça s'est finalement bien passé, ils ont réalisé leur action en bonne intelligence, ils ont pris le soin de ne rien détériorer, et il n'y a pas eu de souci de comportement, on a même pu dialoguer." Les envahisseurs ont vidé une partie d'un rayon d'électroménager, en prenant soin de ranger les produits dans des caddies sans les abîmer, afin de réaliser un die-in (s'allonger au sol en groupe en simulant la mort).
A #ClermontFerrand le message est clair : pour le #JourDuDépassement, les militants disent "Non à l' #ObsolescenceProgrammée de la planète", oui à la réparation et au réemploi ! @alternatiba63_ pic.twitter.com/ZHJDUbSKjT
— ANV-COP21 (@AnvCop21) August 1, 2018
Sofiane Batnini est satisfait du déroulement de ce happening de trente minutes : "On ne voulait pas déranger, mais simplement illustrer qu'à compter de ce jour, on ne devrait théoriquement plus rien consommer pour le restant de l'année si on veut sauver la Terre. Et l'électroménager était le parfait symbole de l'obsolescence programmée, un fléau écologique qui est désormais puni par la loi, mais qui reste encore trop présent."
Les manifestants ont pu discuter avec les employés et la direction du magasin. Ils ont enjoint Bruno Alzat à forcer ses fournisseurs à respecter la législation sur l'obsolescence programmée. Il assure avoir adressé un courrier à sa direction suite à l'événement.
Cette action s'inscrit dans un mouvement national, puisque des dizaines de manifestations similaires ont eu lieu dans la même journée de manière coordonnée. "Au moins une vingtaine d'autres enseignes de notre groupe ont connu de telles actions dans la journée", confirme le directeur du Carrefour d'Issoire.