En 2013, un ouvrier de Constellium, entreprise d’Issoire spécialisée dans l’aluminium, dans le Puy-de-Dôme, s’est pendu à son domicile. Trois de ses collègues et la CGT du département ont été mis en examen pour harcèlement moral.
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Un jeune homme "gentil", "qui faisait son travail comme le demandait le chef d'atelier". C''est ainsi que Jacqueline Lèbre décrit son beau-fils Mathieu. Ouvrier chez Constellium, il s'est pendu chez lui le 10 septembre 2013, à l'âge de 31 ans. Sa famille dénonce des insultes, des menaces, voire des violences de collègues à son encontre et confirme l'information du journal La Montagne. Jacqueline Lèbre, belle-mère de Mathieu Lebre, plaignante, explique : « Ceux qui étaient de la CGT dans son équipe, en fin de compte, il fallait aller dans un certain sens. Lui, du fait qu’il faisait son travail correctement, ils le rabaissaient tout le temps. Les brimades, les méchancetés en paroles et des menaces « on aura ta peau ». Une fois que la personne a été licenciée, celui qui l’a frappé sur son lieu de travail le 31 juillet, il a été licencié et alors là, ça a été le pompon. Mathieu était considéré comme la bête noire ».
L'affaire relancée
La famille a porté plainte. D'abord classée sans suite, l'affaire a été relancée après le dépôt d'une nouvelle plainte avec constitution de partie civile. Trois personnes ont été mises en examen ainsi que la CGT du Puy-de-Dôme. Pour l'avocat du syndicat, comme pour l'un des salariés mis en cause, qui réfutent le harcèlement moral, c'est l'employeur qui devrait être poursuivi. Ils évoquent une nouvelle organisation du travail, un climat social très tendu et 6 suicides chez Constellium entre 2011 et 2015. Christian Lacoste, salarié mise en examen et secrétaire du syndicat CGT Constellium, souligne : «
Oui je suis mis en examen, je ne sais pas pourquoi. Mais je suis tranquille car je n’ai rien à me reprocher. En aucun cas je n’ai brutalisé Mathieu Lèbre et mis des pressions quelles qu’elles soient, j’en suis certain et je suis très affirmatif ».
La question de la responsabilité de l'employeur
Me Frédérick Duplessis, avocat de l'UD CGT du Puy-de-Dôme et de Christian Lacoste, affirme : «
On ne comprend pas comment un syndicat dans cette affaire, qui défend les salariés au quotidien, qui se bat et qui lutte contre la dégradation des conditions de travail, puisse être mis en cause comme étant un responsable d’un suicide dans cette entreprise, sans qu’aujourd’hui on évoque la question de la responsabilité de l’employeur ». L'avocat de la partie civile a également demandé l'élargissement des poursuites à la direction de Constellium. Dans un bref communiqué, l'entreprise indique avoir une pensée pour la famille du jeune homme et laisser la justice faire son travail.