Le secteur de l'habillement a grise mine. Les enseignes comme San Marina ou Minelli baissent le rideau, pendant que d'autres tirent leur épingle du jeu. Comment des entreprises auvergnates arrivent-elles à se distinguer ?
Alors que le secteur de l’habillement est en crise, deux entreprises auvergnates, Besson Chaussures et Breuil Chaussures, tirent leur épingle du jeu. L’une compte plus de 200 magasins en France et en Europe, emploi 1 200 salariés et continue de grandir. L’autre 5 points de vente à Clermont-Ferrand et sa périphérie et a 22 employés. Deux modèles économiques différents… le grand groupe d’un côté, la société familiale de l’autre. Nous avons voulu savoir ce qui faisait leurs forces et quels étaient leurs atouts.
Besson, une référence
Besson habille nos pieds depuis 1982 et aujourd’hui, l’entreprise auvergnate est devenue une pointure. Avec ses 4 000 références, elle s’est imposée dans l’univers de la chaussure. "Au niveau du prix… Il y a de tout. Donc, on peut trouver des produits pas trop chers. Il y a du choix, il y en a vraiment pour tous les goûts. C’est très bien comme ça", lâche une consommatrice. "J’ai trouvé le confort, en tout cas dans les bottes que j’ai achetées. Donc de temps en temps, je reviens faire un petit tour. Surtout pendant les soldes, je me fais plaisir", se félicite une autre.
Dans les cartons, 60% des chaussures sont issues des propres marques de l’enseigne. Certaines fabriquées au Portugal. "C’est clair que nos clients plébiscitent vraiment ces très bons rapports qualité/prix, de produits en cuirs, européen, à moins de 70 euros pour une bottine tout cuir. Et puis dans le magasin, vous trouverez aussi plein de marques que l’on peut retrouver ailleurs", se félicite François Gireau, PDG Besson Chaussures.
À côté des paires neuves, des chaussures d’occasion ou encore des vêtements. Entre les magasins en périphérie et les boutiques en ligne, l’enseigne multiplie les points de vente en France et en Europe. "Après l’ouverture de Bruxelles fin 2023, on va ouvrir en banlieue de Liège. Donc, on a un réseau qui continue de s’étendre, avec aujourd’hui plus de 200 magasins dans le groupe Besson", développe le PDG.
La savoir-faire à l'honneur
L’entreprise auvergnate se développe quand d’autres plient boutique. Il y a un an, à Clermont-Ferrand, San Marina baissait le rideau, suivi d’André et Minelli, pour liquidation ou redressement judiciaire. Si certains magasins ont été sauvés, le secteur traverse une crise majeure.
Chez Breuil, on est chausseur, à Clermont-Ferrand, depuis quatre générations. Entre le Covid, l’inflation, le marché de la seconde main, l’entreprise familiale fait tout pour ne pas perdre pied. "Voir des concurrents et collègues fermer, c’est inquiétant et on ne veut pas être les prochains sur la liste et on fait tout pour ne pas l’être. Ce qui fait peut-être notre réussite, notre survie, c’est notre adaptabilité. On fait les choses très vite, on se réunit, on soulève la problématique, on trouve une solution et on s’en occupe", explique Thierry Bussuttil, codirigeant Breuil Chaussures.
Optimiser ses stocks, fermer une boutique si nécessaire, l’enseigne a dû faire des choix. Mais pas question de se séparer de son personnel qualifié. "Pour la petite, pour les premières chaussures, c’était important d’avoir le conseil d’un professionnel", justifie une consommatrice. Depuis plusieurs années, le marché de la mode est en pleine mutation. Que l’on soit une entreprise indépendante ou un groupe à 350 millions d’euros de chiffre d'affaires, il faut rester vigilant. Le moindre faux pas peut être fatal.