La mère du petit Antoine et son ex-compagnon, jugés pour une affaire de meurtre, ont été acquittés par la Cour d’Assises des Bouches-du-Rhône. Le ministère public avait requis deux et vingt ans de prison à l’encontre du couple.
La mère du petit Antoine Alexandrine Brugerolle de Fraissinette et son ex-compagnon Sébastien Ribière, jugés pour une affaire de meurtre et de recel de cadavre, ont été acquittés par la Cour d’Assises des Bouches-du-Rhône. Le verdict a été rendu tard dans la nuit de cendredi à samedi alors que le ministère public avait requis deux et vingt ans de prison à l’encontre du couple.La cour d'assises des Bouches-du-Rhône a acquitté Sébastien Ribière, 36 ans, et son ex compagne Alexandrine Brugerolle de la Fraissinette, 31 ans, du meurtre d'une de leurs amies dealeuse en juin 2011. Le jeune homme a par ailleurs été condamné à sept ans d'emprisonnement pour un trafic de cocaïne en récidive.
L'avocate générale, Sandrine Royant, avait requis vingt ans de réclusion criminelle contre l'accusé et deux ans d'emprisonnement contre la jeune femme, qui était jugée pour recel de cadavre.
Ce couple à la vie chaotique, partagé entre la drogue et l'errance, s'est trouvé en 2008 au coeur d'une affaire très médiatisée et toujours non élucidée : la disparition à Issoire d'Antoine, 6 ans, le fils d'Alexandrine Brugerolle de la Fraissinette. L'affaire leur avait valu d'être placés pendant quelques heures en garde à vue.
"Un couple manipulateur"
L'avocate générale a décrit dans son réquisitoire un "couple manipulateur." Au moment des faits, ce couple était hébergé par une amie dealeuse dans le 5ème arrondissement de Marseille. En juin 2011, Carine Desiles a été retrouvée morte dans sa baignoire. Un an aprés la découverte du corps, ses anciens camarades sont interpellés à Lauris (Vaucluse). L'examen de la téléphonie et des SMS échangés au cours des dernières heures de vie de la victime et les déclarations fluctuantes de Sébastien Ribière ont conduit à sa mise en examen pour meurtre. Un litige portant sur un paquet de 500 grammes de cocaïne apparaissait comme un possible mobile aux yeux de l'accusation. "C'est un couple maléfique, un mauvais mélange. C'est lui qui a donné la mort, ils sont restés dans l'appartement et ont pris le temps de regarder un film sur l'ordinateur", a affirmé l'avocate générale.
Pour la défense, Me Anne-Laure Lebert et Me Jean-François Canis, ont estimé que l'accusation reposait uniquement sur "une construction intellectuelle" nourrie d'une "enquête défaillante".Deux rapports d'autopsie n'ont ainsi pas pu déterminer précisément les causes de la mort de Carine.
Les avocats ont estimé que les soupçons qui s'étaient portés sur le couple pour la disparition d'Antoine, fils d'Alexandrine, ont influencé l'enquête. Plaidant l’acquittement, ils ont expliqué que leurs clients "n'étaient pas chez la victime le soir où elle est décédée".
La mère du petit Antoine, Alexandrine Brugerolle de Fraissinette jugée pour recel de cadavre, a été acquittée le 1er avril par la Cour d’Assises des Bouches-du-Rhône à Aix-en-Provence.