Quatre hommes âgés d’une vingtaine d’années ont été condamnés lundi 18 novembre par le tribunal correctionnel d’Ajaccio à des peines allant de 1 an à 6 ans de prison notamment pour extorsion. Une affaire d’affrontements entre deux bandes rivales sur fond de trafic de drogue à Porto-Vecchio. La victime était une livreuse de drogue.
Émilie* était absente au procès qui s’est tenu lundi 18 novembre au tribunal correctionnel d’Ajaccio. Pour représenter celle qui explique être vendeuse de stupéfiants ou mule, seule son avocate est assise sur le banc de la partie civile.
Le 18 juin 2024, la jeune femme est agressée chez elle, à Porto-Vecchio, par trois hommes qui exigent de l'argent. Elle décide de tout raconter aux gendarmes. “Elle est suivie depuis plusieurs semaines parce qu’elle se livre à du trafic de stupéfiants. Elle change de voiture, elle change d’appartement, une personne vient pour la protéger, raconte Me Flaminia Simongiovanni, avocate de la partie civile. Elle sait que ça va dégénérer. Et quand elle voit que malgré tous les faits mis en œuvre pour la protéger, elle se fait quand même agresser chez elle. Elle n’a plus d’autres choix que de tout dire à la police.”
"Il n’y a pas de bande de Pifano”
Dans le box : Marwan Zehafi, Karim Ouhaddou , Karime Ouchycha et Jean Odone. Des jeunes sans travail, pour la plupart, et déjà condamnés pour stupéfiants.
Habitants du quartier de Pifano à Porto-Vecchio, ils auraient voulu s'en prendre à la bande rivale, les trafiquants de drogue du clan Bendo, du nom de leur chef actuellement incarcéré. “Mon client a une parenté avec l’un des coaccusés et il est ami d’enfance de l’autre accusé. Mais ce n’est pas pour autant qu’il y a une quelconque bande de Pifano”, assure Me Michal Solinski, avocat de la défense.
La procureure a requis des peines allant de 1 à 6 ans de prison. “Je me demande comment on peut autant se tromper sur l’importance d’une affaire, soutient Me Jean-François Casalta, avocat de la défense. Comment réclamer autant que dans des affaires qui ont été jugées très récemment devant ce tribunal avec des peines de prison très importantes, à hauteur de ce qu’a demandé Madame le procureur de la République, et pourtant, il y avait des centaines de kilos de stupéfiants en cause, des centaines de milliers d’euros qui circulaient.”
Le tribunal a suivi les réquisitions et condamné les quatre hommes à des peines allant de 1 à 6 ans de prison.
*Le prénom a été changé
Le reportage de Marie-Françoise Stefani et Jacques Paul-Stefani :