C’est une décheterie de laquelle on ne repart pas le coffre vide. Au pôle de valorisation des déchets de Lezoux, premier du genre dans la région, le tri est le mot d’ordre. Et ce qui peut toujours servir est mis à disposition des usagers, dans une boutique inversée.
“Comme j’avais du mobilier qui pouvait resservir et peut-être faire des heureux je l’ai amené et en échange, je repars avec des petits trésors”. Venu découvrir la Tik’Bou, la boutique inversée du pôle de valorisation des déchets de Lezoux, Partrick, petite étagère et quelques bouquins en main, est déjà adepte du concept.
Dans les rayons on trouve presque de tout: vaisselles, petits meubles, éléctroménager, jeux de sociétés... des objets que leurs propriétaires étaient venus jeter et qui ont finalement été sauvés. “C’est essentiel pour notre société d’avoir des lieux comme ça poursuit Patrick. Quand on regarde les bennes de la déchéterie, on est un peu offusqué de voir tout ce qu’il y a dedans qui pourrait encore servir.”
Priorité au réemploi
Si la Tik’Bou est toujours bien approvisionnée, c’est qu’ici, la priorité est donnée au réemploi et au recyclage et que les possibilités de tri sont multipliées. Le site permet en effet de collecter séparément les végétaux, le bois, les gravats, le plâtre, les plastiques durs, le mobilier, la ferraille, le carton, l’électroménager, les pneumatiques, etc. Et lorsqu’un usager arrive pour vider ses déchets, il est accompagné par un agent qui le guide pour être le plus précis possible dans son tri. Un agent qui repére aussi les objets destinés à la boutique.
Une démarche qui a permis au site d'obtenir un taux de déchets non renouvelables de 15%, alors qu’il est de 30% dans les décheteries classiques. Le volume de déchets qui part à l'incinération ou à l'enfouissement est ainsi considérablement réduit.
Matériauthèque
“On est parti du principe que les ressources de la Terre n’étaient pas infinies, donc notre but initial était le réemploi au maximum”, explique Stéphane Lobregat, vice-président du Syndicat du Bois de l’Aumône.
Une démarche qui profite aussi aux usagers qui, grâce à la matériauthéque peuvent se débarasser de matériaux de constructions et repartir avec d’autres. De même, le site propose du compost et du broyat en libre-service produit sur place à partir des déchets végétaux déposés.
“Il y a une idée d’échanges et de boucle d’économie circulaire c’est-à-dire que ce qui est produit sur ce territoire doit être le moins exporté possible, mais réutiliser au maximum sur place”, explique laurent Coudun, le directeur général des Serives du Syndicat du Bois de l’Aumône.
Un mode de fonctionnement novateur, et qui a permis au Syndicat du Bois de l’Aumône de rejoindre les dix collectivités labellisées Territoire à économie circulaire.