Puy-de-Dôme : et si vous comptiez les hérissons avec le Parc naturel régional du Livradois-Forez ?

Le Parc naturel régional du Livradois-Forez, dans le Puy-de-Dôme, invite ses habitants à recenser les hérissons jusqu’au 31 octobre 2021. Objectif : évaluer les populations, identifier les zones où ils sont victimes du trafic routier et sensibiliser le public aux bons gestes.

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Pour la 4ème année consécutive, du 1er juin au 31 octobre 2021, le Parc naturel régional Livradois-Forez, dans le Puy-de-Dôme, fait appel à des personnes volontaires et bénévoles, et à ses ambassadrices et ambassadeurs nature, pour collecter des observations sur les hérissons. L’objectif est d’estimer la population de hérissons vivant en Livradois-Forez, d’identifier si possible les zones où ils sont victimes du trafic routier et de sensibiliser les publics aux bons gestes à avoir en faveur de cette espèce. Cet inventaire a lieu sur les 162 communes qui figurent dans le périmètre initial du Parc. Si ce recensement est effectué, c’est parce que le hérisson est une espèce menacée par plusieurs dangers.
 

 La population de hérissons en France est en déclin

Serge Chaleil, chargé de mission "Médiation des patrimoines" au Parc Naturel du Livradois-Forez, explique : « La population de hérissons en France est en déclin. Il y a même des ONG qui prédisent que d’ici 10 ou 20 ans, elle ne sera plus que l’ombre d’elle-même, un peu comme les éléphants en Afrique. Les générations à venir ne sauront pas à quoi ressemble un hérisson. Il y a un intérêt à sensibiliser les habitants. Beaucoup de personnes jardinent ou tondent la pelouse toutes les semaines. Nous voulons leur apporter des informations sur les choses à faire et à ne pas faire pour préserver le peu qu’il reste de cette espèce animale. Il est absolument génial, même s’il se montre très discret ».

Un inventaire à réaliser

Afin de participer à cet inventaire, il suffit de se connecter sur un site Internet en tant qu’observateur. La marche à suivre est simple. Serge Chaleil précise : « On a une plateforme. Les gens qui observent un hérisson, la nuit, le jour, sur les routes, vivant ou mort, s'y connectent. L’idée est de mesurer sa présence sur les communes du territoire du Parc et de noter le lieu où les gens ont vu le hérisson. Quand on aura suffisamment d’informations, on pourra peut-être donner au Conseil départemental des points sur lesquels il faudrait intervenir pour éviter ces hécatombes ». Chaque année, le Parc communique sur cette action de sensibilisation mais la crise sanitaire est venue perturber cette opération : « En principe, on diffuse des flyers dans les jardineries. Mais on ne l’a pas fait l’an dernier donc il y a eu une baisse significative d’observateurs. On tourne autour de 50 à 60 observateurs. On a aussi 120 ambassadeurs nature. Ils se sont engagés à devenir des éco-citoyens ».

Un allié pour les jardiniers

Le chargé de mission rappelle que ce petit animal est l’allié des jardiniers : « Le hérisson est un auxiliaire. C’est un gros mangeur d’espèces dites indésirables dans nos jardins. Il raffole des escargots et des limaces ». Mais plusieurs fléaux le menacent. Serge Chaleil indique : « Les voitures constituent un danger pour le hérisson. Quand il pleut ou qu’il fait frais, il aime traîner sur les routes car il trouve de nombreux insectes percutés par les voitures. C’est vraiment une manne de nourriture pour lui. Il y a parfois des hérissons dans les lotissements. On peut recommander, lorsqu’on fait une haie, de laisser 10 à 15 cm d’ouverture pour que l’animal puisse passer d’un terrain à l’autre. On peut recommander de fabriquer des abris, comme des tas de branches. Il faut aussi laisser place à la biodiversité, ne pas tondre tous les quatre matins, laisser les herbes folles ».

Le danger des produits anticoagulants

Dans les jardins, il faut aussi veiller à ne pas utiliser de produits dangereux pour le hérisson : « Quand on a une attaque de limaces ou d’escargots sur ses semis, beaucoup de personnes se précipitent dans des jardineries. On peut déplorer qu’on conseille d’utiliser des produits à base d’anticoagulants. Cela représente un grand danger pour le hérisson car quand une limace ou un escargot va mourir, le hérisson va manger le cadavre et il va mourir lui aussi. Il existe des produits naturels à base de fer qui ont les mêmes effets sur les limaces et les escargots mais qui préservent la vie des hérissons ».

Quelques conseils à suivre

Enfin, le chargé de mission donne quelques conseils si l’on recueille un hérisson : « Il ne faut surtout pas donner de lait à un hérisson. Il n’a pas besoin de l’intervention de l’homme. On peut intervenir quand on trouve des petits, si la mère a eu un accident. On peut prendre les petits en charge et s’orienter vers l’association Panse-bêtes, à Clermont-Ferrand. Elle s’occupe de mammifères blessés. Il y a aussi le centre de soins de la LPO. De plus, il ne faut pas ramasser les hérissons si on a peur qu’ils se fassent écraser. En mai et juin, les mamans allaitent. Si on ne fait pas attention, on peut prélever la mère et tuer toute la nichée ». Le hérisson se déplace sur un grand territoire (il peut parcourir plus de 4 km par nuit). Il fait énormément de bruit en se goinfrant : grogne, s’énerve, envoie de la terre à plusieurs mètres lorsqu’il gratte le sol, fouille parmi les feuilles, renifle bruyamment. Il sera ainsi facile pour vous de le repérer et de participer à cet inventaire.

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