Puy-de-Dôme : la forêt remarquable de la vallée du Fossat à l'honneur d'une visite virtuelle

La forêt de la vallée glacière du Fossat (Puy-de-Dôme) fait partie des 0,2% de forêts anciennes en France. Ce site remarquable aura bientôt sa propre visite virtuelle avec image, son et explications audios. Les forêts anciennes se distinguent par la richesse de leur sol et de leur biodiversité.
 

Dans la vallée glacière du Fossat (Puy-de-Dôme), se cache un trésor : une forêt vieille de plus de 200 ans, que l’on appelle « forêt ancienne et mature ». Ces vieilles forêts ne représentent que 0,2% des forêts métropolitaines et se distinguent par la richesse des sols et la biodiversité.  « On considère que la forêt est ancienne dans le Massif Central si elle était présente à l’époque du minimum forestier, c’est-à-dire autour de 1850, il y a à peu près 200 ans, mais l’ancienneté ne signifie pas forcément que tous les arbres sont très anciens. On a pu maintenir un couvert boisé tout en récoltant du bois, il peut y avoir des opérations de gestion forestière sans défricher complétement la forêt. Ce qui est intéressant par contre, c’est les forêts qui ont subi assez peu d’exploitation. Ces deux aspects font qu’on a affaire à une forêt ancienne », précise Emilie Dupuy, en charge du projet Sylvae au Conservatoire des Espaces Naturels d’Auvergne. Dans ces forêts, on retrouve des arbres de gros diamètre, mais aussi des quantités de bois mort importantes. On estime que ces forêts représentent moins de 5% de la surface forestière d’Auvergne.

Des sols riches

Le sol de ces forêts regorge de particularités : « C’est un sol qui n’a jamais été travaillé, qui n’a jamais subi de labour. Il y a tout un équilibre autour du carbone et de différents éléments organiques qui se crée au niveau du sol. Il y a aussi une faune qui grouille sous nos pieds, avec des espèces qui ne sont pas facilement observables. La partie plus observable, c’est qu’il y a beaucoup de bois mort, une des clefs de la biodiversité forestière », explique Emilie Dupuy. Une espèce sur 4 environ a besoin de bois mort pour se reproduire, s’abriter ou s’alimenter, le nombre d’espèces est donc beaucoup plus important dans les vieilles forêts. Par exemple, certains coléoptères de la vallée du Fossat sont des reliques des dernières glaciations. « Ces espèces ont des capacités de dispersion très faibles, qui sont très peu mobiles et qui, pour se développer, ont besoin d’avoir des conditions stables. Dans ces noyaux de vieilles forêts, on trouve des espèces qu’on ne trouve pas ailleurs », ajoute Emilie Dupuy.

Des espèces remarquables

La forêt du Fossat, dans une ancienne vallée glacière, au-dessus de 1 000 mètres d’altitude, est surtout composée de hêtres et de sapins. « Sur ce secteur-là, les arbres accomplissent leur cycle biologique complet. Sur ces secteurs, on a quelques espèces emblématiques, notamment les chouettes de montagne comme la chouette de Tengmalm qui aime bien les forêts anciennes d’altitude, mais aussi des Pics Noirs, une espèce parapluie, dont les trous servent à abriter des chauve-souris, des petits mammifères mais aussi les chouettes de montagne », détaille Emilie Dupuy. On trouve aussi du lichen pulmonaire, un indicateur de l’ancienneté des forêts, mais aussi le chat forestier.

Rendre ce milieu accessible

Toutes ces curiosités seront bientôt accessibles depuis votre salon via une visite virtuelle : « L’idée, c’est de sensibiliser le grand public à ces milieux peu connus et tout à fait rares. On voudrait donner une autre dimension à cette visite virtuelle. On imagine quelque chose de complétement immersif où on est plongé dans cette visite avec des sons de la nature, où on montre différents habitats et où on peut faire un focus sur différentes espèces. On aimerait que les explications soient données par une voix-off », raconte Cécile Martin, chargée de mission biodiversité et environnement à la FRANE, association de défense de l’environnement. Cette visite permettrait de faire découvrir ce lieu pas forcément accessible et surtout, de visiter la forêt sans porter atteinte à la nature : « On n’a pas forcément envie qu’il y ait trop de personnes qui viennent car ce sont des milieux fragiles. » La visite sera hébergée sur le site de la FRANE. Un outil qui peut se révéler pédagogique et sur lequel une dizaine de personnes travaillent ainsi que des prestataires : un photographe, un preneur de son, un conteur… Grâce à des financements du département et du plan de relance biodiversité avec un budget total de 30 000 euros, la visite virtuelle devrait voir le jour à la fin de l’année.

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