De la forêt amazonienne jusqu'au sud Vienne, face au changement climatique, il est urgent d'agir ! C’est ce que tentent de faire les Jeunes gardiens de la forêt. C'est également un message porté par Benki Piyako, chef spirituel de la tribu Ashaninka, venu participer à un chantier de reforestation à Millac (86).
Et si Millac, dans le sud Vienne, se transformait en forêt ? C’est le rêve de Bérangère, Benjamin ou encore Rosana, membre de l'association les Jeunes gardiens de la forêt. Il faudra tout de même attendre quelques mois pour voir poindre les premiers résultats, quelques années pour observer un réel impact. Mais, pour eux, c’est la bonne voie : le chemin de la vie, l'inverse de ce que cette terre subit depuis de longues années.
"Depuis quatre ans maintenant, nous souhaitons restaurer des terres dégradées par l’agriculture intensive, prendre le chemin inverse, explique Benjamin Stulmacher, propriétaire de la ferme de Vernessac. Nous plantons des arbres et souhaitons développer des systèmes agroécologiques, des systèmes agroforestiers autour de cette nature".
Rappeler la biodiversité à la vie
La biodiversité, constituée de toutes les formes de vie, assure la richesse inouïe de la Terre. Alors, constater qu'elle a presque disparu sur ces terres agricoles est un désastre, une catastrophe même. Les animaux, les insectes n’ont plus rien à manger ici, et pourtant ce sont eux qui font vivre cet écosystème dont l’humain dépend.
Qu’est-ce qui unit les êtres vivants ? Aucune espèce ne peut vivre seule. La biodiversité n’est donc pas qu’une collection d’espèces. Chacune dépend des liens qui se nouent en permanence entre les êtres vivants autour des ressources de leur environnement. Les espèces forment des équipes qui sont solidaires ou en compétition, mais qui ne peuvent se passer les unes des autres. Que ferait un joueur de foot sans équipe, et une équipe sans adversaire ?
La planète entière demande l’attention de l’humanité
Prendre soin des arbres, les respecter, Benjamin a pris conscience de leur importance auprès de Benki Piyako. C’est lors de ses différents séjours en Amazonie que le Français rencontre le chef spirituel de la tribu Ashaninka.
Aujourd’hui, le maître retrouve l’élève et se félicite pour son travail. Il profite de son tour d’Europe pour alerter sur l’urgence climatique.
"Nous demandons l’attention des gouvernements, des institutions, des responsables des entreprises et des industries qui voient bien dans quelle situation nous sommes aujourd’hui, déplore Benki Piyako. Le problème ne concerne pas seulement les Européens ou les peuples d’Amazonie, c’est la planète tout entière qui demande l’attention de l’humanité !"
Cette urgence, la quarantaine de bénévoles sur place la perçoit.
"Les personnes qui ont le pouvoir de stopper tout cela ne le font pas, alors, nous devons agir à notre échelle", explique Malo Godier, bénévole parisien, les mains dans la terre.
Depuis sa création par Benjamin et Rosana, les Jeunes gardiens de la forêt revendiquent la plantation de 25 000 arbres.
Pourquoi planter des arbres ?
Ils nous rendent de nombreux services dits écosystémiques.
Tout d’abord, parce qu’ils permettent de lutter contre l’érosion des sols
Également, parce qu’ils sont un refuge important de la biodiversité, comme l’indiquaient les membres de l’association Les Jeunes gardiens de la forêt ; parce qu’ils réduisent la température ambiante l’été en faisant office d’îlots de fraîcheur, mais également parce qu’ils absorbent des polluants, du bruit, des eaux de pluie et des polluants atmosphériques comme le CO2.
Arbres et CO2… je t’aime moi non plus
Pour grandir, l’arbre a besoin d’eau, de lumière et, de CO2. Les racines, le tronc et l’écorce et le feuillage stockent du carbone tout au long de sa croissance.
Prenons l’exemple du feuillage, à l’intérieur des feuilles, les molécules de CO2 et d’eau sont transformées en glucose et en oxygène, qui est rejeté par l’atmosphère. C’est ce que l’on appelle la photosynthèse.
Le problème, c’est que parfois, la forêt relâche plus de CO2 qu’elle en absorbe. Les arbres respirent, la production de CO2 émise par leur respiration dépasse l’absorption par la photosynthèse à 25 degrès. C'est le point de rupture.
En d’autres termes, plus il fait chaud – ce qui va être de plus en plus fréquent avec le réchauffement climatique –, plus la forêt émet de CO2. Et ça, ça ne fait pas les affaires de la planète.
Alors la solution ? Il faut en priorité mettre un terme à la dégradation des forêts, à la déforestation qui représente 12% des emissions mondiales de gaz à effet de serre et protéger les forêts primaires et intactes en particulier.
La reforestation ne doit en aucun cas masquer l’urgence de la protection des massifs forestiers existants.
En conclusion et tout simplement (si on peut encore dire cela) réduire les gaz à effet de serre, car, on se répète, mais l'activité humaine est la première cause d'émission de gaz à effet de serre dans le monde.